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13 militaires des forces régionales et de l’ONU tués lors d’une offensive en RDC

Treize soldats sud-africains, malawites et uruguayens, déployés dans deux forces régionales et onusiennes en soutien à l’armée congolaise, ont été tués dans des combats avec le groupe armé M23 dans l’est de la République démocratique du Congo. (RDC), ont annoncé samedi les autorités des trois pays.

Après l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola, le M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais presque entièrement la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d’habitants et au moins autant de déplacés.

Dans une lettre adressée par le ministère congolais des Affaires étrangères à l’ambassade du Rwanda à Kinshasa, datée de vendredi et transmise à la presse samedi soir par la présidence congolaise, la RDC informe « du rappel des diplomates de l’ambassade de la République du Congo ». la République Démocratique du Congo à Kigali avec effet immédiat », sans plus de précisions.

Plus tôt dans la journée, l’Union africaine (UA) avait appelé à « la cessation immédiate » des combats et réclamé « le strict respect du cessez-le-feu convenu entre les parties ».



AFP

Dans l’Est de la RDC, riche en ressources naturelles, les conflits s’enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et de Trèves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu a été signé fin juillet.

L’Union européenne a également appelé le M23 à « arrêter sa progression » et le Rwanda à « se retirer immédiatement » dans une déclaration signée par les 27 pays membres.

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la RDC est prévue lundi.

Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit “alarmé” par cette reprise des violences qui pourrait aggraver “le risque d’une guerre régionale”.

Déjà treize soldats étrangers, dont trois casques bleus, ont été tués ces derniers jours dans des combats contre le M23.

Deux soldats sud-africains et un Uruguayen de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) sont morts, selon les armées des deux pays. La Monusco, qui compte quelque 15 000 soldats, a annoncé vendredi être « activement engagée dans des combats intenses » contre le M23 avec l’une de ses unités d’élite.



AFP

Sept autres Sud-Africains et trois Malawites engagés dans le Samirdc, la force régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont également été tués, selon les armées nationales. La Samirdc est déployée dans l’est de la RDC depuis 2023 et compte notamment 2 900 soldats sud-africains.

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Fumée

Les combats se sont concentrés samedi autour de Sake, cité dans le territoire de Masisi, situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma, selon des sources sécuritaires.

Sur la route reliant les deux localités, la carcasse d’un véhicule blindé des Nations Unies fume encore. Il a visiblement reçu un projectile sur le toit, ont constaté des journalistes de l’AFP.

L’ennemi, posté sur une colline voisine, cible véhicules et combattants avec des armes lourdes et de précision, a indiqué un milicien local au sortir de l’anonymat.

A Goma, les commerces sont restés ouverts toute la journée dans un semblant de normalité régulièrement perturbé par des détonations de tirs d’artillerie. Ces derniers jours, les combats tiennent parfois à moins de dix kilomètres.



AFP

La ville avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23 (« Mouvement du 23 mars »), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante.

De nombreux civils, qui avaient souvent déjà fui plusieurs fois, ont de nouveau quitté leur domicile. Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, continue d’aggraver une crise humanitaire chronique dans la région.

Selon l’ONU, 400 000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.

L’ONG Human Rights Watch a mis en garde samedi contre une situation qui devient “de plus en plus dangereuse” pour les civils à Goma et a évoqué “d’énormes besoins humanitaires”.

Les Nations Unies ont commencé à évacuer leur personnel « non essentiel » de Goma. Les Etats-Unis, la et le Royaume-Uni ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville au plus vite, tant que l’aéroport et les frontières restent ouverts.

En décembre, une rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, dans le cadre du processus de paix supervisé par l’Angola, avait été annulée faute d’accord sur les conditions d’un accord.

La Turquie, très active sur le continent africain, a proposé jeudi sa médiation.

 
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