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Le M23 menace Goma – 20 minutes

Personnes déplacées à Mugunga près de Goma, alors que les combats se poursuivent à Sake, le 23 janvier 2025.

AFP

Kinshasa a annoncé samedi qu’elle rappellerait ses diplomates à Kigali après l’intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) entre l’armée congolaise et le M23, groupe armé antigouvernemental soutenu par le Rwanda et son armée.

Après l’échec de la médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola, le M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais presque entièrement la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d’habitants et au moins autant de déplacés.

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en RDC, initialement prévue lundi, a été avancée à dimanche. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit jeudi “alarmé” par une résurgence des violences qui pourrait aggraver “le risque d’une guerre régionale”.

« Avec effet immédiat »

Et le président français Emmanuel Macron a appelé samedi à “la fin immédiate de l’offensive du M23 et des forces rwandaises ainsi que le retrait de ces dernières du territoire congolais”, lors d’entretiens téléphoniques avec les dirigeants de la République démocratique du Congo et du Rwanda. .

Kinshasa a annoncé qu’elle rappellerait ses diplomates à Kigali. Le ministère des Affaires étrangères a « informé » l’ambassade du Rwanda en RDC, dans une lettre datée de vendredi et adressée dans la soirée à la presse par la présidence congolaise, « du rappel des diplomates de l’ambassade de la République démocratique du Congo à Kigali ». avec effet immédiat.

Au même moment lors d’un point de presse, le porte-parole de l’armée congolaise a affirmé que « le Rwanda est déterminé à s’emparer de la ville de Goma », tout en assurant que les forces armées de la RDC sont elles aussi déterminées à « repousser l’ennemi ».

« Respect strict du cessez-le-feu convenu entre les parties »

Plus tôt dans la journée, l’Union africaine (UA) a appelé à une « cessation immédiate » des combats et à une « stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties ».

Dans l’est de la RDC, riche en ressources naturelles, les conflits perdurent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et de trêves ont déjà été déclarés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu a été signé fin juillet.

L’Union européenne a également appelé le M23 à « arrêter son avance » et le Rwanda à « se retirer immédiatement » dans une déclaration signée par l’ensemble des 27 pays membres. Treize soldats étrangers, dont trois casques bleus, ont été tués ces derniers jours dans des combats contre le M23.

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« Activement engagé dans des combats intenses »

Deux soldats sud-africains et un Uruguayen de la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) sont morts, selon les armées des deux pays. La MONUSCO, qui compte quelque 15 000 soldats en RDC, a annoncé vendredi être « activement engagée dans des combats intenses » contre le M23 avec l’une de ses unités d’élite.

Sept autres Sud-Africains et trois Malawiens impliqués dans la SAMIRDC, la force régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont également été tués, selon les armées nationales. La SAMIRDC est déployée dans l’est de la RDC depuis 2023 et compte 2 900 soldats sud-africains.

Les combats samedi se sont concentrés autour de Sake, une ville du territoire de Masisi, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma, selon des sources sécuritaires.

400 000 personnes déplacées par les combats depuis début janvier

Sur la route reliant les deux localités, la carcasse d’un véhicule blindé des Nations Unies fume encore. Il a visiblement reçu un projectile sur le toit, ont constaté des journalistes de l’AFP.

À Goma, les commerces sont restés ouverts toute la journée malgré le bruit des coups de feu. La ville fut brièvement occupée fin 2012 par le M23 (« Mouvement du 23 Mars »), né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante.

De nombreux civils ont dû fuir leur foyer. Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, 400 000 personnes ont été déplacées à cause des combats depuis début janvier.

Le personnel des Nations Unies évacué de Goma

Les Nations Unies ont commencé à évacuer une partie de leur personnel de Goma. Les Etats-Unis, la et le Royaume-Uni, ainsi que l’Allemagne, ont appelé leurs ressortissants à quitter la ville tant que l’aéroport et les frontières resteront ouverts.

En décembre, une rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame, dans le cadre du processus de paix mené par l’Angola, a été annulée faute d’accord sur les conditions d’un accord.

(AFP)

 
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