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En Corée du Sud, les enquêteurs demandent l’inculpation du président Yoon pour rébellion et abus de pouvoir

Des policiers devant la Cour constitutionnelle de Séoul, avant l’arrivée du président sud-coréen destitué Yoon Suk Yeol pour les audiences du 23 janvier 2025. ANTHONY WALLACE/AFP

Les enquêteurs sud-coréens ont recommandé, jeudi 23 janvier, l’inculpation pour rébellion et abus de pouvoir du président, Yoon Suk Yeol, détenu et suspendu de ses fonctions, pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale qui a plongé le pays dans une grave crise.

Après cinquante et un jours d’enquête, le Corruption Investigation Office (CIO), l’agence anti-corruption qui centralise les enquêtes pénales sur M. Yoon, a soumis ses conclusions au parquet. Il déclare qu’il a « a décidé de demander au bureau du procureur du district central de Séoul de porter plainte contre le président sortant Yoon Suk Yeol pour des allégations, notamment de direction d’une rébellion ».

Le parquet dispose désormais de onze jours pour décider d’engager ou non les poursuites demandées. La rébellion est un crime passible de la peine de mort. Dans le cadre d’une procédure distincte, Yoon doit assister jeudi à la quatrième audience de son procès en destitution devant la Cour constitutionnelle, au cours de laquelle des témoins seront entendus sur son coup d’État.

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Une « attitude non coopérative » du président

Le 3 décembre, le leader conservateur a stupéfié la Corée du Sud en imposant brutalement la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler. Il a fait volte-face quelques heures plus tard, à la suite d’un vote de députés réunis en urgence et sous la pression des manifestants.

Onze jours plus tard, M. Yoon a été saisi du pouvoir par l’Assemblée nationale, qui a adopté une motion de destitution contre lui, actuellement examinée par la Cour constitutionnelle. Après avoir résisté à une première descente sur ordre des autorités, M. Yoon a été arrêté et placé en détention le 15 janvier. Un fait inédit pour un chef d’État sud-coréen en titre – qui demeure officiellement jusqu’à la décision de la Cour constitutionnelle.

Depuis son placement en détention provisoire, M. Yoon, qui dit ne pas reconnaître la légalité de l’enquête le visant, continue de rejeter les convocations du CIO. Il « a constamment maintenu une attitude non coopérative »Lee Jae-seung, directeur adjoint du CIO, a déclaré à la presse. Les services de sécurité de M. Yoon « perquisitions et saisies entravées, y compris l’accès à des appareils de communication sécurisés tels que des téléphones confidentiels »continua M. Lee.

Compte tenu de l’attitude du président démis, le CIO a jugé qu’il serait “plus efficace” confier l’affaire au procureur de la République, qui peut le mettre en accusation. En réponse, l’équipe juridique de M. Yoon a exhorté jeudi l’accusation à « mener une enquête qui respecte la légitimité juridique et les garanties d’une procédure régulière ».

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Dans les conclusions de son enquête, le CIO a indiqué que M. Yoon avait « a abusé de son autorité, obligeant les policiers de l’unité de garde de l’Assemblée nationale et les forces de la loi martiale à accomplir des tâches qui dépassaient leurs obligations ».

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Dans la nuit du 3 décembre, M. Yoon aurait ordonné à l’armée de prendre d’assaut le Parlement et d’empêcher les députés de voter une résolution appelant à la levée de la loi martiale. Selon les enquêteurs sud-coréens, M. Yoon aurait également « a empêché l’exercice du droit des législateurs d’exiger la levée de la loi martiale ».

M. Yoon nie avoir ordonné à l’armée de “faire ressortir” parlementaires pour les empêcher de voter contre la loi martiale. Lui et son équipe juridique tentent de défendre l’idée que la déclaration de la loi martiale était nécessaire face à la fraude électorale, l’opposition ayant remporté haut la main les élections législatives d’avril 2024. Avec une écrasante majorité à la clé. au Parlement.

Prévisions de croissance économique en baisse

La Cour constitutionnelle doit décider d’ici la mi-juin si elle confirme la destitution du leader conservateur ou si elle le réintègre dans ses fonctions. En cas de révocation, une nouvelle élection présidentielle doit être organisée dans un délai de soixante jours.

La crise prolongée a poussé la Banque centrale à abaisser lundi ses prévisions de croissance économique pour 2025 à 1,6%-1,7%. Dès le quatrième trimestre 2024, la croissance du PIB de la quatrième économie d’Asie a ralenti à 0,1 %, son taux le plus bas de l’année.

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Le Monde avec l’AFP

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