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VRAI OU FAUX. Instagram et Facebook ont-ils abonnés leurs utilisateurs aux comptes de Donald Trump et JD Vance à leur insu ?

Les utilisateurs de Facebook et d’Instagram ont exprimé leur étonnement sur les réseaux sociaux, mardi 21 janvier, au lendemain de l’investiture du président américain Donald Trump à Washington. Ils ont découvert qu’ils étaient abonnés aux comptes du nouvel occupant de la Maison Blanche ou de son vice-président, JD Vance. Certains soupçonnaient le groupe Meta de les avoir forcés à suivre les deux dirigeants, y voyant un nouveau signe du virage conservateur pris par le patron de l’entreprise, Mark Zuckerberg. Ce dernier avait d’ailleurs assisté la veille à l’arrivée au pouvoir du Républicain aux côtés d’autres patrons de la tech. Mais ces accusations sont-elles fondées ?

Capture d’écran de la page Instagram officielle du président américain, le 22 janvier 2025. (INSTAGRAM)

Andy Stone, responsable de la communication du groupe Meta, a répondu sur le réseau social Threads, afin de mettre fin aux rumeurs. « Les gens n’ont pas été obligés de suivre automatiquement les comptes officiels Facebook ou Instagram du président, du vice-président ou de la première dame »a-t-il assuré en expliquant : “Ces comptes sont gérés par la Maison Blanche, donc avec une nouvelle administration, le contenu de ces pages change.” Et le porte-parole du géant assure dans un autre message : « C’est le même processus que nous avons suivi lors de la dernière transition présidentielle. Le traitement des demandes de suivi et de désabonnement peut prendre un certain temps lorsque ces comptes changent de mains.

Après l’investiture, la nouvelle administration a nettoyé les réseaux sociaux gérés par la Maison Blanche. Sur Facebook comme sur Instagram, les photos et noms de Donald Trump et JD Vance ont remplacé ceux de leurs prédécesseurs, les démocrates Joe Biden et Kamala Harris, sur les comptes officiels, comme ici et là. Les utilisateurs de ces réseaux sociaux qui suivaient déjà ces pages officielles lors de la précédente présidence ont donc pu croire qu’ils étaient abonnés aux pages personnelles des nouveaux élus (celui-ci ou celui-là par exemple), sans se rendre compte qu’il s’agissait de en réalité des pages officielles dédiées à leurs fonctions.



Capture d’écran de la page Facebook officielle du vice-président des États-Unis, le 22 janvier 2025. (FACEBOOK)

Quant aux comptes officiels de leurs prédécesseurs démocrates, ils ont été archivés par Meta. Sur Instagram par exemple, les comptes de Joe Biden et Kamala Harris restent accessibles sous les noms potus46archive et vp46archive – le numéro correspond au fait qu’ils étaient les 46e titulaires de ces fonctions.

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Une ancienne employée de Facebook, Katie Harbath, a confirmé sur Threads que son ancienne équipe avait mis en place en 2016, lors de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le système permettant le transfert et l’archivage des contenus des comptes officiels de la Maison Blanche publiés sous la présidence de le sortant Barack Obama. « La même chose a été obtenue lors du transfert de Trump à Biden.assura-t-elle. Les aînés [posts] accédez à un compte archivé et les abonnés restent, mais le flux est effacé. La plupart des plateformes procèdent de cette façon.

D’autres internautes ont remarqué que lorsqu’ils tapaient le mot-clé #démocrates sur Instagram, ils recevaient la réponse suivante : “Nous avons caché ces résultats”avec la justification : « Les résultats correspondant au terme que vous recherchez peuvent contenir du contenu sensible. » Là encore, Andy Stone a fourni une explication technique. « Il existe un problème qui affecte la capacité des gens à rechercher un certain nombre de mots-clés sur Instagram – pas seulement ceux-là. [relatifs] À gauche. Nous travaillons rapidement pour résoudre ce problème.a-t-il assuré dans un post en réponse à un internaute.

Le problème semble avoir été résolu. Franceinfo a effectué une recherche sur Instagram avec le mot-clé #démocrates et a obtenu en réponse des publications à consulter. Mais les autres mots-clés proposés en complément de cette recherche sont peu flatteurs pour les démocrates : « #democratssuck » (« Les démocrates sont nuls »), #democratsdestroyamerica (« Les démocrates détruisent l’Amérique »), #democratsfortrump (« les démocrates pour Trump »).

Si les soupçons sur Meta ont circulé si facilement, c’est parce que la maison mère d’Instagram, Facebook et Threads avait déjà suscité la méfiance par le passé, sur fond d’accusations d’ingérence politique. Instagram a annoncé en février 2024 sur son site limiter la quantité de contenus politiques mis en avant par les algorithmes. “Nous ne voulons pas non plus recommander de manière proactive du contenu politique provenant de comptes que vous ne suivez pas”avait plaidé le réseau social.

Six mois plus tard, une enquête contre Meta et Google était ouverte par le camp républicain pour des allégations de censure concernant la tentative d’assassinat de Donald Trump. Meta a notamment été accusée d’avoir caché des informations sur cet événement via son outil d’intelligence artificielle. Les deux sociétés ont nié toute partialité, selon l’Institut Poynter. Toutefois, depuis l’investiture de Donald Trump, le parti pris de Meta est devenu visible. Mark Zuckerberg a semblé donner un certain nombre d’engagements pour s’attirer les faveurs du nouveau président, abandonnant son programme international de fact-checking, affaiblissant la modération et revendiquant les bénéfices du “l’énergie masculine”.

 
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