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« L’objectif n’est pas Goma, mais Kinshasa »

Sur le plan diplomatique, la situation est de plus en plus amère. Les initiatives régionales sont moribondes. “Le ton des propos des protagonistes est de plus en plus virulent. On ne voit pas comment Tshisekedi et Kagame pourront à nouveau se mettre à la même table.» explique un ancien ambassadeur européen en poste en Afrique centrale.

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« Nous ne luttons pas contre les soldats congolais, confirme Corneille Nangaa, le coordinateur de l’AFC joint au téléphone ce mercredi. Ils sont congolais comme nous. Nos véritables adversaires, les plus déterminés, sont les militaires burundais et les FDLR (milice hutu rwandaise opposée au régime de Paul Kagame).»

Ces derniers jours, des rumeurs font état de plusieurs fronts ouverts entre les rebelles et les troupes onusiennes de la MONUSCO. « Ces troupes sont présentes sur le terrain mais nous n’avons pas l’intention de lutter contre elles. Nous espérons qu’ils sont également sur cette ligne. La MONUSCO n’est pas notre ennemie à moins qu’elle ne nous attaque »poursuit Corneille Nangaa, qui tient le même discours à l’égard des troupes de la Communauté des Etats de l’Afrique australe (SADC) également présentes sur le terrain.

Des progrès irréversibles ?

Corneille Nangaa pointe donc essentiellement du doigt les FDLR, les Burundais et «quelques wazalandos” comme les principaux adversaires de ses hommes sur le terrain. Des troupes essentiellement étrangères qui sont principalement positionnées au Nord-Kivu et au nord du Sud-Kivu. Si l’AFC/M23 parvenait à s’émanciper de cette région pour avancer vers le Sud ou l’Ouest du pays, il est fort probable que leur avance serait encore plus rapide et les obstacles sur la route de moins en moins bloquants.

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Qui veut vraiment ramener la paix à l’Est du Congo ?

Notre objectif reste Kinshasa »underlines Corneille Nangaa. “Nous voulons la libération totale du Congo. Il faut reconstruire ce pays, mettre fin à cet Etat qui n’existe pas. Il faut tout reconstruire, l’armée, la police, la justice, l’administration, tout ce qui manque aujourd’hui et qui fait que notre Congo est le terrain de jeu de nombreux voisins comme les Burundais, les Sud-Soudanais, les Ougandais, les Angolais et même les Zambiens. Et le Rwanda ? « Ils sont présents au même titre que les autres. Ils ont aussi leurs raisons d’être ici mais ne me demandent pas de justifier cette présence. Nous sommes congolais et nous menons notre guerre contre le régime en place à Kinshasa qui ne respecte aucun de ses devoirs envers la population congolaise mais aussi envers la plupart de nos voisins ».

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Lassitude des Congolais

L’avancée des troupes rebelles est « inquiétante », notamment à Bukavu, la grande ville du Sud-Kivu. “Ils se rapprochentexplique un médecin de cette ville. Ils s’intéressent aux minéraux de Kalehe. Le gouvernement tente de rassurer la population mais celle-ci n’y croit plus. Les gens sont de plus en plus critiques à l’égard de Félix Tshisekedi. Ils le comparent à Zelensky, très impliqué dans la guerre en Ukraine, lorsque notre président va assister à un match de football alors que la ville de Masisi tombe.». « Aujourd’hui, il est en Suisse à Davos. Demain, il est annoncé en Afrique du Sud pour fêter l’anniversaire de son frère. Nous, à Saké, à quelques kilomètres de Goma, nous avons les rebelles devant notre porte »explique un homme d’affaires de la région. “Les militaires congolais sont repartis sans combattre. On a le sentiment d’être oubliés par Kinshasa et ces gens qui font la fête. A Kirumba, dans le Masisi, les rebelles ont été bien accueillis par la population lassée de cette guerre et qui revoit le président en campagne sur les réseaux sociaux, il y a un peu plus d’un an. Il nous a dit qu’à la moindre escarmouche des Rwandais, il allait entrer en guerre. Depuis ? Rien ! Mots. Humiliations. A Masisi comme à Kirumba mais aussi dans de nombreuses autres villes prises, les gens sont prêts à un changement de régime.» conclut l’habitant de Saké.

 
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