Le Maroc et la Mauritanie devraient signer cette semaine un important protocole d’accord visant à établir une connexion électrique entre les deux pays. Ce projet devrait renforcer les relations bilatérales tout en contribuant au renforcement de la coopération dans le domaine énergétique, notamment les énergies renouvelables.
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a annoncé cette nouvelle, mardi 21 janvier, lors de sa comparution devant la commission des infrastructures, de l’énergie, des mines, de l’environnement et du développement durable de la Chambre des représentants. Le texte du mémorandum, qui sera finalisé lors de la visite du ministre mauritanien de l’Energie, prévue jeudi 23 janvier, prévoit la mise en place d’un projet de connexion électrique entre le Maroc et la Mauritanie. Cela vise à renforcer les liens énergétiques régionaux et à créer une infrastructure fiable de partage d’électricité.
Un rôle stratégique pour le Maroc dans la production d’électricité
Dans cette perspective, le Maroc poursuit son ambition de devenir un pont énergétique entre l’Afrique et l’Europe. Le Royaume développe activement des projets de raccordement électrique avec plusieurs pays, comme l’Espagne, le Portugal, la France et l’Allemagne. Le ministre Benali a, dans ce sens, mis en avant un projet phare, celui de l’établissement d’une troisième connexion électrique avec l’Espagne d’une capacité de 700 mégawatts, en plus de l’augmentation de la capacité de la liaison existante de 900 MW à 1.550 MW.
Par ailleurs, le Maroc avance dans ses projets de connexion énergétique avec le Portugal, avec un projet de 1 000 mégawatts. La signature d’un accord entre les deux pays en novembre 2022 lors de la COP27 a renforcé leur collaboration dans le domaine des échanges d’électricité, notamment via l’électricité issue des énergies renouvelables.
-Renforcer les investissements dans le secteur énergétique national
Pour accompagner ces ambitions régionales et internationales, le Maroc a renforcé ses investissements dans son réseau électrique. Le budget annuel alloué au secteur a été multiplié par cinq, passant de 1 milliard de dirhams (environ 99 millions de dollars) à 5 milliards de dirhams (près de 498 millions de dollars), a indiqué le ministre. En outre, le Royaume a ouvert la voie aux entreprises privées pour investir dans des projets électriques à haute tension, notamment une ligne de 3 gigawatts reliant le sud au centre du Maroc.
Dans la perspective 2030, le Maroc prévoit également un investissement global de 30 milliards de dirhams (2,9 milliards de dollars) dans son réseau national, dans le but de mettre en œuvre 2 000 mégawatts de projets d’énergies renouvelables.
A noter que le rapport 2023 de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité, récemment présenté à la commission des infrastructures de la Chambre des représentants, montre une augmentation de la demande en électricité de 4%, pour atteindre 43,95 térawattheures. Cette demande, souligne l’ANRE, a été satisfaite à 96% par la production locale, démontrant ainsi la progression de l’autosuffisance énergétique du Maroc.
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