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Les partisans de Donald Trump font leur grand retour à Washington mais les places sont très chères

![Des partisans de Donald Trump attendent la fête pour la victoire du Maga qui se tiendra au Capital Arena de Washington, le 19 janvier 2025

— © Angela Weiss / AFP](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/49d1c635-5db8-4a57-b3bd-acc0cb6b1d82/large « Les partisans de Donald Trump attendent la fête de la victoire du Maga qui se tiendra à la Capital Arena de Washington, le 19 janvier prochain. 2025

— © Angela Weiss / AFP »)

Ce jour sombre pour les États-Unis a paradoxalement renforcé leur fidélité à Donald Trump. C’est le résultat d’une réécriture de cet événement qui a bien failli enterrer la carrière politique du milliardaire exilé en Floride. Quatre ans plus tard, l’ancien président effectuait un retour triomphal à Washington. Même son ancien vice-président, Mike Pence, que les assaillants du Capitole avaient promis de pendre pour avoir refusé de faire dérailler le processus électoral, sera présent à l’investiture. A ses côtés, le président sortant Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, candidate malheureuse face à Donald Trump, ainsi que les anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton.

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De rares élus démocrates boudront la cérémonie. Les trois hommes les plus riches de la planète – Elon Musk, qui a mis sa fortune et son réseau X au service de la campagne de désinformation massive de Donald Trump, Mark Zuckerberg (Meta) et Jeff Bezos (Amazon), qui l’a récemment rejoint – seront en bonne posture. lieu. Le comité organisateur de ces célébrations a récolté la somme record de 170 millions de dollars. Mais même des dons d’un million de dollars ne garantissent pas l’entrée.



Partisans du président américain, le 19 janvier 2025 à Washington — © CHRISTOPHER FURLONG / Getty Images via AFP

La Chine courtisée

Contrairement aux usages, Donald Trump a également invité des chefs d’État étrangers, notamment le président chinois Xi Jinping, qui enverra son vice-président Han Zheng. La Chine est le grand rival des États-Unis, mais sa puissance économique est indispensable aux grands patrons américains. Certains alliés idéologiques seront présents, comme la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, ou le président argentin, Javier Milei, ainsi que plusieurs dirigeants de l’extrême droite européenne. En revanche, aucune trace des alliés traditionnels de l’Amérique.

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L’inauguration devait avoir lieu sur les mêmes marches du Capitole pris d’assaut par les émeutiers du 6 janvier 2021. Mais c’était sans compter les conditions polaires qui vont s’abattre sur la capitale. Donald Trump a ordonné que la cérémonie se déroule à l’intérieur du Capitole. Le futur président, âgé de 78 ans, plus âgé encore que Joe Biden lors de son entrée en fonction, veut « protéger » ses partisans qui auraient dû attendre des heures dans un froid glacial. Les services du Congrès avaient annoncé avoir distribué 220 000 sésames.

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Maigre consolation, après avoir prêté serment lundi vers midi (18 heures suisses), Donald Trump a promis de rejoindre 20 000 de ses partisans rassemblés dans un stade couvert du centre de Washington. Les plus motivés prévoient de faire la queue avant l’aube pour avoir une chance d’entrer.



Trump leggings, ce dimanche 19 janvier 2025 à Washington. — © CHRISTOPHER FURLONG / Getty Images via AFP

« Meilleures offres »

Pompier du Nevada, Bill Snyder, à Washington pour la première fois, prend ce changement de programme avec philosophie. Il regardera l’investiture à la télévision au domicile d’un ancien membre du Congrès. Il est convaincu que Donald Trump parviendra à faire baisser le coût de la vie aux Etats-Unis. Car il conclura « de meilleurs accords avec nos partenaires commerciaux ». “Je n’ai jamais vu une telle désorganisation”, se plaint Betsy Kramer, une grande électrice géorgienne, qui n’avait pas reçu de ticket pour assister à l’investiture. « Il y a au moins le bal organisé par les Républicains dans mon Etat », se console-t-elle.

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Derrière les kilomètres de clôtures installées par les immigrés hispaniques dans une ville assiégée, les petits gens trumpistes ont pu apercevoir la Maison Blanche, occupée jusqu’à lundi matin par Joe Biden. Les visiteurs s’immortalisent pour la photo avec leur chapeau rouge, l’article le plus vendu à Washington ces jours-ci parmi le fouillis d’objets glorifiant Donald Trump. « Notre président va enfin sécuriser la frontière ! Tasha Barreda, de San Antonio, au Texas, en est sûre. Elle estime également que le futur président ne fera rien pour imposer l’interdiction de l’avortement, en vigueur dans son État, au reste des États-Unis, comme il l’a promis pendant la campagne. « Quand vous venez au Texas, vous savez à quoi vous attendre. À la maison, nous nous accrochons aux valeurs traditionnelles et familiales », clame cette Latina.



Le Capitole, 19 janvier 2025. — © Joe Raedle / Getty Images via AFP

Faible résistance

Keith Mazarac a fait faillite pour venir de Louisiane à Washington et cache mal sa déception face à la tournure des événements. “C’est l’investiture la plus importante depuis George Washington”, s’enthousiasme-t-il, comparant le 47e président des Etats-Unis au premier. A défaut de le voir prêter serment, il est venu observer les milliers de manifestants anti-Trump qui défilaient samedi dans les rues de Washington. “Le président n’a rien à craindre”, a-t-il ricané, satisfait, alors que des centaines de milliers de personnes convergeaient à Washington contre Donald Trump lors de la première investiture républicaine en 2017.

« Enfermez-le », dit la foule, alors que le futur président a échappé à la justice. « L’Amérique n’est pas grande », scandent les manifestants, en contraste avec le slogan « Make America Great Again ». “Comment peut-on dire que nous avons libéré l’Europe du fascisme”, déclare Keith Mazarac. “La gauche veut réécrire l’histoire, il ne faut pas condamner l’esclavage, le pays s’est construit grâce à lui, quoi qu’on en pense”, argumente-t-il. “Les partisans de Donald Trump ne supportent pas d’être critiqués pour notre pays, ils se sentent menacés dans leur identité”, rétorque Jeffrey Harlan, un manifestant fortement impliqué depuis un an contre le soutien de l’administration Biden au “génocide” à Gaza. « Les idéaux des États-Unis sont loin d’être réalisés. Nous continuerons à nous battre. Même si ce sera encore plus difficile de se faire entendre dans les quatre prochaines années», craint-il.

Face au Capitole scintillant au loin, le cortège anti-Trump se sépare au mémorial d’Abraham Lincoln, le président qui a aboli l’esclavage et gagné la guerre civile. Là aussi où le pasteur afro-américain Martin Luther King disait, en 1963, avoir un « rêve » d’égalité. Deux manifestants se préparent à rentrer chez eux, en Virginie voisine. Ils disent qu’ils sont moins seuls. “Donald Trump sera un président transactionnel, c’est-à-dire motivé par le fait de gagner toujours plus d’argent aux dépens des Américains et des plus vulnérables”, estime Carol King, diététiste à la retraite. “Il a un sentiment de toute-puissance et les tribunaux auront du pain sur la planche pour juguler ses pires actes.”

 
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