Trump : l’art de la négociation

Donald Trump est un génie manipulateur !

Il a lancé l’idée d’une annexion du Canada, et toute la classe politico-médiatique canadienne est tombée dans une spirale de réponses instinctives, d’analyses fébriles et de conjectures fantaisistes.

Gageons qu’il s’est délecté des efforts déployés pour déchiffrer ses propos et qu’il en a été indigné.

Travail

Cependant, pour comprendre Trump, il suffit de lire L’art du marchéun livre qu’il publie en 1987 et dans lequel il expose ses techniques de négociation, voire de manipulation.

Dans cet ouvrage, que nos élus feraient bien d’étudier attentivement, Trump indique notamment l’importance de voir grand, de frapper fort dès le départ, de déstabiliser et de dénigrer l’adversaire, et de lancer une idée outrancière pour établir un ancrage stratégique et ainsi dicter les termes du débat et imposer son récit.

Sa proposition d’annexer le Canada s’inscrit parfaitement dans cette logique.

Faire du Canada 51^e La création d’un État est une idée délibérément absurde et improbable, mais elle a permis à Trump de :

· Déstabiliser la classe politico-médiatique en créant un climat d’incertitude et en orchestrant le chaos ;

· Déplacer l’attention des problèmes réels vers une menace fictive ;

· Bénéficier d’une large couverture médiatique et contrôler le récit ;

· Fixer un point d’ancrage qui fera en sorte que tout compromis ultérieur semble modéré et acceptable ;

· Dénigrer son homologue politique, Justin Trudeau, en atomisant son importance.

Trump ne cherchait pas une réponse rationnelle, mais émotionnelle. Il voulait s’assurer un levier psychologique lors des véritables négociations, et le Canada est tombé dans le piège.

Proposition

Mais la partie n’est pas perdue.

Plutôt que d’être indigné par les provocations trumpiennes, le Canada a le choix. Ou rester totalement indifférent. Ou mettez-le au défi de proposer une offre d’annexion qu’aucun Canadien ne peut refuser.

Une chose est sûre, il faut lui refuser la réaction qu’il attend. Car rien ne déstabilise plus un manipulateur qu’un adversaire qui bafoue ses règles !