L’opération Kim Jung-un derrière les barreaux

Publié le 16 janvier 2025 à 21h08 / Modifié le 16 janvier 2025 à 21h19

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Le 6 novembre, Yi Je-seok se rend au numéro 1 du Chemin de Plonjon, une impasse rive gauche à Genève. Après trois tentatives, il réussit à accrocher une affiche sur la grande porte en fer de l’entrée. Il s’agit d’un photomontage qui montre Kim Jung-un, le dirigeant nord-coréen, derrière les barreaux dans une tenue de prison orange sur laquelle on peut lire : « Arrêtez-en un. Économisez des millions. Yi Je-seok prend quelques photos et un collaborateur filme la scène. « J’ai établi un contact visuel avec les gardes à l’intérieur, mais je n’ai pas pu leur parler. Quand une voiture est sortie, j’avais tellement peur que je me suis enfui”, a-t-il déclaré depuis Séoul.

Le coup n’était pas sans danger. L’adresse est celle de la mission de la République populaire démocratique de Corée, c’est-à-dire de la Corée du Nord, le dernier régime totalitaire. Le célèbre publiciste Yi Je-seok participe à une campagne pour dénoncer les « crimes contre l’humanité » du leader de Pyongyang. “En cas de confrontation directe avec les autorités, il aurait pu y avoir un conflit grave”, estime-t-il. Je suis un artiste à succès, je suis riche et célèbre, et je n’ai plus la témérité de mettre ma vie en danger. Mais l’opération ne s’arrête pas là. L’affiche est ensuite exposée sur la place des Nations, face au Palais de l’ONU où doit se tenir le lendemain l’Examen périodique universel de la Corée du Nord dans le cadre du Conseil des droits de l’homme. Cette fois, la police est intervenue et a confisqué l’affiche au motif que cette manifestation n’avait pas été annoncée. “Je suppose qu’elle a été alertée par un agent nord-coréen.”

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