Soudan –
L’armée reprend une ville importante aux paramilitaires
L’armée soudanaise a repris samedi aux paramilitaires une importante capitale provinciale.
AFP
Publié : 11/01/2025, 22h35 Mis à jour il y a 11 heures
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L’armée soudanaise a repris samedi, avec des groupes alliés, Wad Madani, une importante capitale provinciale du centre du pays qui était aux mains des paramilitaires depuis plus d’un an.
Cette évolution intervient alors que les agences de l’ONU et les ONG s’alarment régulièrement de la situation humanitaire au Soudan, où la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (RSF) fait rage depuis avril 2023.
Le bureau du ministre soudanais de l’Information, Khalid al-Aiser, a déclaré dans l’après-midi que l’armée et les groupes armés alliés avaient “libéré” la ville, capitale de l’Etat d’Al-Jazeera, située à environ 200 kilomètres au sud de Khartoum.
“Nous n’avons pas perdu la bataille”
L’armée a pour sa part « félicité » le peuple soudanais pour « l’entrée de nos forces dans la ville de Wad Madani ce matin ».
Dans la soirée, la FRS a reconnu avoir « perdu » la ville. Dans un message audio adressé à ses combattants et au peuple soudanais, le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, a pourtant promis de la « reconquérir ».
“Aujourd’hui, nous avons perdu une manche, nous n’avons pas perdu la bataille”, a-t-il déclaré.
Une « grande victoire »
Une vidéo partagée plus tôt par l’armée sur les réseaux sociaux montrait des combattants affirmant se trouver à l’intérieur de la ville. L’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain en raison d’une panne de communication qui a duré plusieurs mois.
“L’armée et les combattants alliés se sont déployés dans les rues de la ville”, a déclaré à l’AFP depuis son domicile du centre de Wad Madani un témoin qui a requis l’anonymat pour sa sécurité.
Le ministère des Affaires étrangères l’a salué comme une « grande victoire », affirmant que l’armée avait reconquis Wad Madani.
« Nettoyer les restes de la présence rebelle dans la ville »
L’armée a toutefois souligné samedi que ses forces s’employaient à “nettoyer les restes de la présence rebelle dans la ville”.
Durant les premiers mois de la guerre entre l’armée et les RSF, plus d’un demi-million de personnes ont trouvé refuge dans l’État d’Al-Jazeera, une importante région agricole autrefois considérée comme le grenier à blé. du Soudan.
Mais les paramilitaires y ont lancé une offensive éclair en décembre 2023, prenant Wad Madani et déplaçant à nouveau plus de 300 000 personnes, selon l’ONU.
« La tyrannie » du FSR
Les RSF contrôlent toujours le reste d’Al-Jazeera, ainsi que la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, à l’ouest du Soudan, et certaines parties du sud du pays. L’armée contrôle le nord et l’est du pays, ainsi que certaines parties de la capitale Khartoum.
Le Comité de résistance locale, l’un des centaines de groupes de volontaires pro-démocratie créés à travers le pays pour coordonner l’aide sur le terrain, considère l’avancée de samedi comme la fin de la « tyrannie » des RSF.
Dans plusieurs villes du pays contrôlées par l’armée, des témoins ont rapporté que des dizaines de personnes sont descendues dans les rues pour célébrer la reprise de Wad Madani par l’armée.
L’armée et RSF accusées de crimes de guerre
Dans une zone contrôlée par l’armée à Omdurman, ville adjacente à Khartoum, des habitants scandaient « une armée, un peuple », selon un témoin qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
L’armée et les RSF ont été accusées de crimes de guerre, notamment en ciblant des civils et en bombardant sans discernement des zones résidentielles.
Washington a formellement accusé mardi RSF d’avoir commis un « génocide » au Soudan.
La plus grande crise de déplacement de population au monde
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine.
L’ONU a décrit la situation au Soudan comme la plus grande crise de déplacement de population au monde et l’une des pires crises humanitaires de mémoire récente.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré cette semaine que 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë en 2025.
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