Il parlait en souriant, fin novembre, de faire du Canada le « 51e État » des États-Unis. Le ton chez Donald Trump semble désormais avoir changé, au point de provoquer réactions et condamnations de la part du voisin du nord. Mardi, le président américain élu, qui doit être investi à la Maison Blanche le 20 janvier, a menacé de recourir à la « force économique » contre le Canada, qu’il considère comme « subventionné » pour sa protection par les États-Unis. Il est même allé jusqu’à publier sur le réseau Truth Social une carte des États-Unis incluant le Canada.
Donald Trump a évoqué une augmentation de 25% des droits de douane entre les deux pays, une menace qu’il a également proférée contre le Mexique. Selon le journal canadien La presseLe républicain reproche au Canada de ne pas suffisamment contrôler ses frontières, autorisant selon lui un trop grand nombre d’immigrés illégaux et la drogue Fentanyl, un fléau de santé publique aux Etats-Unis.
Pas de « recul face aux menaces »
Les excès de Donald Trump, qui a aussi en ligne de mire le Groenland et le canal de Panama, ne font plus sourire Ottawa. «Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis», a réagi mardi sur X le premier ministre démissionnaire Justin Trudeau. « Nous ne reculerons jamais face aux menaces », a ajouté Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères. « Les commentaires du président Trump démontrent une incompréhension totale de ce qui fait du Canada un pays fort », a-t-elle déclaré.
Le chef des conservateurs canadiens est sur la même ligne. « Le Canada ne sera jamais le 51e État américain. Point final», a écrit mardi Pierre Poilievre, ajoutant que son pays est «le meilleur ami des États-Unis».
Au-delà de ces déclarations, le gouvernement Trudeau réfléchit à une réponse économique à Donald Trump. Selon Radio Canada, Ottawa prépare une liste d’une centaine de produits symboliques qui seraient soumis à des surtaxes. Une autre réponse pourrait être de réduire les exportations énergétiques canadiennes vers leur puissant voisin. C’est ce qu’a suggéré le premier ministre de l’État canadien de l’Ontario, même si trois autres États ont déjà exprimé leur opposition à cette idée.
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