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« Une nouvelle ère » au Liban avec l’élection d’un président

Keystone-SDA

Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, a affirmé qu’une « nouvelle ère » s’ouvrait après son élection à la tête du pays, qui a mis fin à une vacance de plus de deux ans qui a aggravé les crises économiques et politiques.

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9 janvier 2025 – 16h19

(Keystone-ATS) “Aujourd’hui commence une nouvelle ère dans l’histoire du Liban”, a déclaré M. Aoun après avoir prêté serment au Parlement, sous les applaudissements des députés.

M. Aoun, qui aura 61 ans vendredi, s’est engagé à mener des consultations rapides pour nommer un Premier ministre afin de sortir le pays de la paralysie politique.

Il a promis de respecter l’accord de trêve avec Israël, après la guerre meurtrière qui a opposé jusqu’à fin novembre l’armée israélienne au Hezbollah pro-iranien, et a assuré que l’Etat aurait désormais “le monopole des armes”.

Paris a félicité M. Aoun et a souhaité que le Liban ait un « gouvernement fort », tandis que l’ambassade américaine au Liban s’est dite déterminée à travailler « en étroite collaboration » avec le nouveau président.

La représentante de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a estimé que cette élection était « une première étape très attendue pour combler le vide politique et institutionnel au Liban ».

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a exprimé l’espoir que l’élection de Joseph Aoun contribuerait à « de bonnes relations entre voisins ».

Téhéran s’est pour sa part félicité de l’élection du nouveau président, espérant que les deux pays coopéreront pour servir leurs “intérêts communs”, a indiqué l’ambassade iranienne au Liban sur le réseau social X.

99 voix

Joseph Aoun a obtenu 99 voix sur 128 au Parlement lors d’une deuxième séance dans l’après-midi. Il n’a obtenu que 71 voix au premier tour de scrutin dans la matinée, les 30 députés du Hezbollah pro-iranien et de son allié, le mouvement chiite Amal, ayant voté blanc.

Mais une rencontre au Parlement entre les représentants des deux partis et le commandant en chef de l’armée entre les deux tours a changé la donne, lui assurant la majorité nécessaire pour l’emporter.

Le président élu, en civil, est entré dans l’hémicycle sous les applaudissements pour prêter serment.

La candidature de M. Aoun, réputé pour sa probité et son impartialité, a été soutenue par les États-Unis et l’Arabie saoudite, poids lourd de la région, selon les dirigeants politiques libanais.

Des ambassadeurs de plusieurs pays ainsi que l’envoyé français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, ont assisté à la séance parlementaire.

La pression diplomatique s’est intensifiée sur les parlementaires pour les pousser à choisir le commandant en chef de l’armée.

Le Hezbollah, acteur incontournable de la scène politique, est sorti affaibli après deux mois de guerre avec Israël et la chute début décembre du président syrien Bachar al-Assad, son allié.

Dans le cadre du système confessionnel de partage du pouvoir au Liban, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.

Le Liban avait un système présidentiel mais les pouvoirs du chef de l’Etat ont été largement réduits par l’accord de Taef qui a mis fin à la guerre civile (1975-1990) au profit d’un Conseil des ministres présidé par un musulman. Sunnite.

Rôle clé

Depuis la fin du mandat du président sortant, Michel Aoun (aucun lien avec le commandant en chef de l’armée), en octobre 2022, le Parlement ne parvient pas à élire un président.

Les analystes estiment que le rôle clé de l’armée dans la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, a été un facteur déterminant dans l’accession au pouvoir de Joseph Aoun. présidence.

Cette élection a eu lieu après un sérieux revers infligé par Israël au Hezbollah dans la guerre qui les opposait, tuant notamment son chef, Hassan Nasrallah.

L’accord de cessez-le-feu prévoit le déploiement de l’armée libanaise dans les zones frontalières à mesure que l’armée israélienne se retire des zones qu’elle occupait pendant le conflit.

Le Hezbollah doit retirer ses troupes et démanteler toutes les infrastructures militaires de la région.

Les États-Unis, la et l’ONU supervisent le mécanisme de mise en œuvre du cessez-le-feu.

Joie

A Aïchiyé, village natal du commandant de l’armée au Sud-Liban, les habitants ont exprimé leur joie, a constaté un correspondant de l’AFP.

Des portraits du général Aoun ornaient les rues, accompagnés de slogans de soutien.

“Nous attendions sa victoire aux élections, car ce que nous savons du général est suffisant pour œuvrer à la construction d’un Etat”, a déclaré à l’AFP Anissa Aoun depuis la place du village.

Le nouveau président a la lourde tâche de nommer un Premier ministre, à la tête d’un nouveau cabinet qui devra obtenir la confiance de la communauté internationale et mettre en œuvre des réformes urgentes, pour relancer l’économie et reconstruire les zones dévastées du sud.

 
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