A quelques semaines des élections fédérales allemandes prévues le 23 février 2025, Elon Musk a apporté son soutien à l’AfD dans un message vu près de 50 millions de fois entre vendredi matin et dimanche après-midi. Soutien public du patron du réseau social
Vendredi matin, en réaction à une vidéo de la YouTubeuse allemande Naomi Seibt, 19 ans (proche du parti AfD), Elon Musk a appuyé sur le bouton : « Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne ».
Le lendemain, Thierry Breton s’adressait à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, et au président du Conseil européen, António Costa, en réaction à ce message : «Quelques semaines avant les élections en Allemagne et au moment de l’odieux attentat de Magdebourg, Elon Musk, le plus grand influenceur mondial sur X et membre potentiel de l’administration américaine, soutient ouvertement le parti d’extrême droite AfD. N’est-ce pas la définition même de l’ingérence étrangère ? Nous devons mettre fin aux « doubles standards » et appliquer le #DSA (Digital Services Act) en Europe.».
Ce message a pris une résonance particulière après l’attaque du marché de Noël de Magdebourg, en Allemagne. Si le premier post d’Elon Musk remonte à plusieurs heures avant l’attentat, Thierry Breton n’a pas hésité à rappeler ce contexte peu propice aux déclarations scandaleuses sur la politique allemande.
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Ingérence électorale
Cette remarque semble avoir piqué le propriétaire de la plateforme. “Mec, l’ingérence américaine est la seule raison pour laquelle tu ne parles ni allemand ni russe aujourd’hui”» répondit-il dans une allusion au débarquement américain en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces derniers mois, les deux hommes ont multiplié les affrontements en raison des alertes envoyées par Thierry Breton lorsqu’il était en poste à la Commission européenne. Ce dernier s’est notamment alarmé du manque de modération sur la plateforme, pourtant exigée par le DSA. Une réglementation à laquelle la plateforme X et ses quelque 100 millions d’utilisateurs européens doivent néanmoins se conformer.
Mais derrière le post de Thierry Breton, il y a surtout des soupçons concernant la modification de l’algorithme de X (puis Twitter) après son rachat par Elon Musk. Or, la pratique consistant à modifier un algorithme pour mettre en avant de manière répétée les posts d’un utilisateur spécifique est interdite par le DSA, le règlement européen sur les services numériques. S’il s’avère vrai que les contenus de ce dernier sont artificiellement poussés par son réseau social, la moindre de ses prises de position constituerait en fait une ingérence électorale. Une situation observée récemment en Roumanie, où la Commission européenne a ouvert une enquête sur TikTok après l’annulation de l’élection présidentielle.
La très grande proximité d’Elon Musk avec Donald Trump, qui reviendra à la Maison Blanche le 20 janvier, soulève des questions sur la façon dont l’UE gérera le problème du réseau social juillet par la Commission européenne pour trois infractions présumées : tromperie des utilisateurs avec des coches bleues censés certifier les sources d’information, transparence insuffisante autour des publicités, non-respect de l’obligation d’accès aux données de la plateforme par les chercheurs agréés. Mais aucune enquête sur la structure de l’algorithme n’est actuellement prévue.
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