Bachar al Assad anticipait depuis des années un possible « départ précipité » du pouvoir. Ses trois enfants connaissent parfaitement la culture russe et parlent la langue, ils n’auront aucun mal à s’intégrer dans le pays. En 2017 déjà, ils avaient été envoyés pour un été en Crimée annexée, à Artek, un ancien camp de pionniers soviétiques.
Bientôt devant la presse ?
Depuis le soir du 8 décembre et l’exfiltration du dictateur de Syrie par l’armée russe, toute la famille et les gardes du corps du président se sont retrouvés à Moscou. C’est Vladimir Poutine lui-même qui a offert l’asile à son allié tout en négociant, parallèlement, avec les représentants du nouveau pouvoir syrien, dans l’espoir de conserver le contrôle des bases militaires russes en Syrie.
Le 8 décembre, Bachar al Assad se réfugie dans la base militaire russe de Hmeimim, lorsqu’il embarque pour la capitale russe. Deux versions s’affrontent alors : selon la Russie, il aurait décidé de quitter son pays par ses propres moyens. Selon l’intéressé, qui a refait surface lundi sans révéler l’emplacement de son refuge, ce sont les militaires russes qui l’ont contraint à partir. “Moscou a exigé […] une évacuation immédiate vers la Russie dans la soirée du dimanche 8 décembre», a-t-il écrit sur internet, dénonçant au passage une Syrie «aux mains des terroristes« .
Bachar al-Assad, du « boucher de Damas » au dictateur déchu
Son approche n’est pas sans rappeler celle d’un autre président déchu accueilli à Moscou, Viktor Ianoukovitch. Dans les années qui suivent son exfiltration d’Ukraine (2014), il organise de nombreuses conférences de presse à Moscou pour tenter de se réhabiliter auprès des Ukrainiens, avant de disparaître des radars.
Bachar al Assad pourrait rapidement être tenté de se présenter devant la presse dans l’espoir de restaurer son honneur. En attendant, les médias russes tentent de le retrouver. Une rumeur l’a annoncé dans un hôtel situé au pied de la Place Rouge. Beaucoup trop touristique et mal protégé. Serait-il hébergé dans l’hôtel « Président », un bâtiment « forteresse » dans lequel logent souvent les invités de Vladimir Poutine ? Pourtant, un drapeau syrien de l’ère Assad est toujours accroché sur le parking, tandis que l’ambassade syrienne à Moscou arbore déjà le drapeau de l’opposition syrienne.
Les atouts du clan Assad
Ce que l’on sait aussi, grâce à une enquête menée par - Financier Abondamment rapportée par la presse russe, la famille du président possède au moins 18 appartements dans les tours de « Moscou » et de « Saint-Pétersbourg ».“ du quartier des affaires de Moscou.
Ce sont les cousins de Bachar al Assad qui ont acheté ces appartements entre 2013 et 2019, assurant leur financement via des sociétés offshore. Ultra-sécurisés, équipés pour pouvoir y vivre à la verticale au quotidien sans jamais sortir de chez soi, ces immeubles de luxe sont peuplés de fonctionnaires, de militaires et d’hommes d’affaires corrompus souhaitant vivre loin de la population mais pas de la guerre… C’est peut-être le cas. une anecdote, mais un drone ukrainien a explosé sur une tour voisine en juillet 2023.
Chute du régime syrien de Bachar al Assad : « Le vainqueur par excellence est la Turquie »
Le - Financierqui tente d’évaluer l’ampleur des avoirs du clan al Assad, estime que 250 millions de dollars de la banque centrale syrienne auraient quitté le pays entre mars 2018 et septembre 2019, en espèces, via l’aéroport de Vnukovo à Moscou.
Le dictateur syrien aura donc évidemment de quoi vivre à Moscou grâce à deux banques russes : la banque Russian Financial Corporation et la banque TsMR. Ces deux établissements appartiennent à Rosoboronexport, la société russe d’exportation de matériel militaire. Ils ont été soumis aux sanctions américaines au début de l’année. Ils étaient alors déjà accusés d’avoir facilité le transfert de devises du régime syrien qui préparait, le plus discrètement possible, un éventuel départ précipité vers la Russie.
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