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en Syrie, retour à Madaya, théâtre d’un siège impitoyable du régime Assad

En Syrie, avant sa chute il y a près de deux semaines, le régime de Bachar al-Assad a utilisé toutes les armes à sa disposition pour mettre les rebelles à genoux, y compris celle de la faim. C’est le cas de la ville de Madaya, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Damas.

La ville a été le théâtre d’un siège féroce pendant des mois qui a fait de nombreuses victimes. Les images de nourrissons aux visages émaciés et de personnes âgées émaciées ont ému la communauté internationale.

Les habitants de Madaya ont tous gardé en mémoire le souvenir douloureux du siège impitoyable qu’ils ont subi. Azalée, une mère endeuillée, se souvient sur franceinfo : « Nous avions tellement faim que nous avions mal au ventre. Nous souffrions aussi beaucoup à cause du froid. Mon fils a alors décidé de sortir chercher de la nourriture et il n’est jamais revenu… Nous avons appris de cela après qu’il a été abattu par un tireur embusqué.

« Nous restions dans la maison la plupart du -. Quand nous avons manqué de nourriture, nous avons commencé à manger de l’herbe. »

Madaya, adossée à la frontière libanaise, était tenue par les rebelles. Pour les forcer à capituler, les forces du régime l’ont complètement encerclé, se souvient Moussa al-Maleh, qui dirigeait le conseil local. “Il y avait un tireur d’élite là-bas, il se souvient. Ceux qui traversaient la rue ont été pris pour cible. Des civils, des femmes, n’importe qui. Ils larguaient des barils explosifs sans discernement. C’était une véritable punition collective.

Moussa al-Maleh a dirigé le conseil local pendant le siège de Madaya entre 2015 et 2017. (GILLES GALLINARO / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Selon les autorités de Madaya, les privations et la famine ont tué 107 habitants, dont le frère d’Ahmed.« La situation était catastrophique, les gens ne pouvaient pas s’entraider, il n’y avait rien à manger… Il devenait de plus en plus faible, il avait perdu beaucoup de poids et il est mort juste avant la levée du siège, à l’époque où il était le le plus strict», regrette-t-il.



La rue principale de Madaya, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Damas, en Syrie. Des dizaines de personnes sont mortes lors du siège de la ville. (GILLES GALLINARO / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

Ce siège a été imposé par l’armée syrienne et le Hezbollah libanais, surnommé « le parti de Dieu » dont le chef, Hassan Nasrallah, a été tué il y a trois mois. « C’était une fête… Nous avons célébré la mort de Nasrallah, le chef du parti du diable, et non du « parti de Dieu ». C’était un incroyant. Ils ont tué nos enfants, violé nos femmes en prison, et notre armée était l’alliée de ce parti du diable Bashar, nous voulons que vous soyez exécutés ! dit un habitant.

Mais pour que justice soit rendue à Madaya et ailleurs en Syrie, il faudra d’abord établir l’État de droit après plus de 50 ans de pouvoir indivis de la famille Assad.

Reportage à Madaya d’Omar Ouahmane et Gailles Gallinaro

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