Vif, enthousiaste et déterminé, l’adolescent se tient debout sur la grande avenue Yeouido, face à l’Assemblée nationale. « L’annonce de la loi martiale [le 3 décembre] m’a mis en colère. Je n’aurais jamais imaginé que cela se produirait en Corée du Sud. Je soutiens pleinement la destitution de Yoon Suk Yeol. »dit-elle avec un air de défi. La destitution du président conservateur a été votée samedi 14 décembre.
La jeune fille aux cheveux longs et vêtue tout de noir est venue de Gimpo (nord-ouest de Séoul) avec trois amis le 13 décembre – « pour la première fois parce que nous avons eu les examens qui se sont terminés aujourd’hui » – participer au rassemblement devant l’Assemblée nationale. Elle avoue avoir eu peur la nuit de la loi martiale : « Je me suis dit : ‘Je ne pourrai plus sortir. Je ne serai plus libre. »
Ses amis, dont deux sont accompagnés de leurs parents et qui, comme toutes les personnes qu’elle rencontre, préfèrent rester anonymes, sont d’accord. «J’étais à la bibliothèque en train de préparer mes examens lorsque la nouvelle est tombée. Je me demandais si la guerre avait commencé. Et puis, en fait, non. Il n’y avait rien »» dit l’un d’eux, dans une veste en velours gris très clair alors que les températures restent en dessous de zéro sous un soleil timide.
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