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« Les services de renseignement civil ont placé sous surveillance presque toutes les délégations de l’UE »

En Hongrie, règlement de compte avec « OK Orban » : « Quel est ton secret ?

L’homme d’affaires et époux de Ráhel Orban, fille aînée du Premier ministre, avait déjà attiré l’attention des journalistes de Direct36. C’est à ce média d’investigation hongrois que l’on doit aujourd’hui de nouvelles révélations, glanées auprès de sources au sein des services de renseignement et du gouvernement. Lors de quatre visites en Hongrie réparties sur les années 2015, 2016 et 2017, des agents de l’Olaf, spécialisés dans la fraude aux fonds européens, ont été mis sur écoute et suivis lors de leurs déplacements. Ils s’en sont rendu compte, mais n’ont jamais rendu public l’affaire.

Les délégations de l’UE en visite en Hongrie ciblées

Cet espionnage était mené par l’Information Bureau (IH), une agence de renseignement civile créée en 1990 et placée sous la direction du chef de cabinet du Premier ministre, à l’époque Janos Lazar. Mais Olaf n’aurait pas été le seul dans le collimateur. “L’IH a placé sous surveillance presque toutes les délégations de l’UE en visite en Hongrie, y compris les missions Olaf», a affirmé à Direct36 un ancien officier du renseignement.

Sous l’ère de Janos Lazar, passant alors pour un héritier présumé de Viktor Orban, l’IH aurait ciblé spécifiquement les institutions de l’Union européenne, consacrant tout un département à leur espionnage. “L’une des méthodes les plus courantes consistait à collecter des informations auprès des citoyens hongrois travaillant au sein du système institutionnel de l’UE, avec leur coopération ou à leur insu.“, écrit Direct36.

Luttes internes

D’après sa déclaration de patrimoine, Viktor Orban n’est pas un homme particulièrement riche. En revanche, son entourage a considérablement prospéré grâce au « capitalisme de copinage » où le favoritisme récompense la fidélité. Le père du Premier ministre, à la tête d’une société minière, a par exemple acquis un immense domaine appartenant aux Habsbourg, rénové à grands frais.

La citadelle de Viktor Orbán prend l’eau

Signe que le sujet est particulièrement sensible, l’affaire Tiborcz a déclenché des luttes intestines entre services de renseignement. En 2018, un groupe de travail du Ministère de l’Intérieur a ainsi procédé à une perquisition et à un audit des activités du Bureau d’Information. Des sources suggèrent – ​​mais sans en apporter la preuve – que Viktor Orban a ordonné cette action contre une agence qui avait fini par en savoir trop sur son entourage. Quoi qu’il en soit, aucun dossier concernant la surveillance d’Olaf et les cas sur lesquels elle enquêtait n’a été trouvé. Cela signifie-t-il que les écoutes et la surveillance ont été réalisées en dehors de tout cadre légal ? “Rien d’illégal ne s’est produit», a assuré Janos Lazar, qui dirigeait le Bureau d’information au moment des faits. La police hongroise, de son côté, a ouvert une enquête sur les activités d’Istvan Tiborcz à l’été 2015, pour la clôturer un an plus tard. tard, sans y trouver encore rien à redire.

Olaf, pour sa part, concluait :de graves irrégularités“ainsi que des éléments de”conflit d’intérêt» dans l’attribution des contrats d’éclairage public à la société Elios. Elle a exigé le remboursement de l’entreprise de l’équivalent de 40 millions d’euros. C’est finalement le contribuable hongrois qui a payé cette somme, que Budapest a renoncé à facturer à l’Union européenne.

Près de dix ans plus tard, le nom d’Istvan Tiborcz apparaît dans de nombreux arrangements complexes d’entreprises, il est, entre autres, l’une des principales fortunes du pays et l’heureux propriétaire du légendaire hôtel Gellert à Budapest.

 
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