Mais hier soir, aucun accord n’était en vue. Le chef de l’Etat a néanmoins fait part aux chefs de partis réunis de sa volonté de nommer un nouveau Premier ministre « dans les 48 heures ». Pour mieux leur mettre la pression ? Ce pari politique, audacieux pour les uns, semble voué d’avance aux autres, tant les clivages idéologiques restent béants. Et l’exclusion de facto d’une partie des grandes forces politiques pourrait alimenter encore davantage la polarisation… et la fureur des Français.
Emmanuel Macron pourrait-il encore démissionner ? « Il est plus fragile que jamais »
« Une rencontre intéressante »
A l’issue de la réunion qui a duré 2h30, qualifiée par certains comme “la dernière chance”, Marine Tondelier, patronne des écologistes, a estimé devant les caméras qu’Emmanuel Macron “adéfinir un cadre“et qu’il a l’intention de”écarte-toi pour laisser faire« . Le camp présidentiel se serait engagé à «ne plus se mettre entre les mains du RN» s’est-elle réjouie. Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a affirmé que «les choses avaient plutôt bougé“Sa proposition d’un renoncement simultané au 49.3 (par le gouvernement) et d’une censure (par les forces de gauche) pour former un nouveau gouvernement aurait été accueillie favorablement, selon lui.”Il existe peut-être une piste d’atterrissage pour une nouvelle méthode qui permettrait au Parlement de retrouver tous ses droits” et “chercher honnêtement des compromis», a-t-il ajouté. Mais la réunion, “intéressant“selon lui, ce n’était pas le cas”concluant« .
Et l’heure n’est plus au bricolage : Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, a précisé que «il n’y aura pas de gouvernement avec des gens avec lesquels nous ne partageons pas les mêmes valeurs. ça s’appelle la démocratie», sans qu’on sache précisément qui il a dans son viseur en dehors des Insoumis.
Mis à l’écart, Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a moqué ces discussions dans l’après-midi lors d’un meeting en Ille-et-Vilaine, affirmant qu’elles «ne réussira pas» et se qualifiant de «stupidité« la possible participation de certains partis de gauche. Du côté du RN, Marine Le Pen, licenciée d’emblée, a dénoncé un «manœuvre pour diviser les oppositions« .
En quête d’un Premier ministre, Emmanuel Macron réunit mardi tous les partis sauf le RN et LFI
Vers un Premier ministre incensable ?
À la base de ces discussions se trouve la question du futur chef du gouvernement. Des noms circulent, notamment celui de François Bayrou, président du MoDem, ou des personnalités de droite comme Catherine Vautrin ou Sébastien Lecornu. Le défi consiste à nommer un Premier ministre « non censurable », capable de réunir un soutien parlementaire suffisant pour éviter de nouvelles turbulences.
Alors que l’Élysée bouillonne de négociations politiques, un dernier conseil des ministres doit se tenir ce 11 décembre, consacré au projet de loi spécial destiné à éviter un « shutdown » au 1er janvier 2025. Ce texte autorise notamment la collecte d’impôts, l’emprunt par l’Agence France Trésor et l’assouplissement des plafonds d’endettement pour financer la Sécurité sociale. Une initiative essentielle en l’absence de budget voté, qui suscite néanmoins des inquiétudes sur l’impact d’une gestion de crise prolongée.
Related News :