L’armée israélienne “a détruit les principaux sites militaires en Syrie” depuis la chute du président Bachar al-Assad, a indiqué mardi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Elle a mené depuis dimanche quelque 250 frappes sur le territoire syrien.
Selon cette organisation, qui s’appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, Israël a, entre autres, bombardé des aéroports, des radars, des dépôts d’armes et de munitions et des centres de recherche militaire dans plusieurs régions, y compris à Damas, et endommagé des navires militaires syriens en attaquant une unité de défense aérienne près du port de Lattaquié.
Les journalistes de l’AFP ont entendu mardi à l’aube de fortes explosions à Damas et les images en direct de l’AFPTV montraient d’épaisses colonnes de fumée au-dessus du centre-ville.
Ces raids visent “à détruire les armes restantes dans les entrepôts et les unités militaires qui étaient contrôlées par les forces de l’ancien régime”, allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, a indiqué l’OSDH dans un communiqué.
Armes chimiques
L’armée israélienne n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat. Lundi, Israël a confirmé avoir détruit des « armes chimiques » en Syrie ces derniers jours pour éviter qu’elles ne tombent entre les mains des rebelles. L’armée israélienne mène également depuis plusieurs jours une incursion dans la zone tampon en bordure de la partie occupée et annexée du plateau du Golan.
Dans la nuit de lundi à mardi, la défense civile syrienne a indiqué avoir éteint l’incendie qui s’est déclaré dans un centre de recherche près de Damas après un bombardement, affirmant n’avoir observé aucune « fumée toxique inhabituelle » ni aucun cas d’étouffement, contrairement aux rumeurs selon lesquelles diffusé sur les réseaux sociaux.
Les nouveaux maîtres de la Syrie sont animés par « une idéologie extrême de l’islam radical » et « c’est pourquoi nous avons attaqué des systèmes d’armes stratégiques tels que les restes d’armes chimiques ou les missiles et roquettes à longue portée ». atteindre, afin qu’ils ne tombent pas entre les mains des extrémistes », a déclaré lundi le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar.
Liste des tortionnaires
A Damas, alors que des milliers de personnes attendent des nouvelles de leurs proches devant la sinistre prison de Saydnaya, conquise dimanche par les rebelles, et que les insurgés affirment avoir retrouvé des dizaines de cadavres portant des traces de torture, le chef de la rébellion a promis publier prochainement une liste noire des tortionnaires et les punir.
“Nous annoncerons une liste numéro un qui comprendra les noms des plus hauts responsables impliqués dans la torture contre le peuple syrien”, a écrit sur le réseau social Telegram le commandant rebelle Abou Mohammad al-Jolani, qui est également appelé depuis plusieurs jours par son son vrai nom, Ahmed al-Chareh.
“Nous poursuivrons les criminels de guerre et exigerons qu’ils soient livrés par les pays vers lesquels ils ont fui afin qu’ils puissent recevoir leur juste punition”, a-t-il déclaré. Les médias libanais ont rapporté que plusieurs anciens dignitaires du gouvernement Assad se sont réfugiés à Beyrouth sous la protection du Hezbollah.
Amnistie
M. al-Jolani a promis des récompenses à quiconque permettrait la capture d’anciens responsables « impliqués dans des crimes de guerre ». Il a déclaré avoir « accordé l’amnistie » aux jeunes militaires de l’armée et des forces de sécurité « dont les mains ne sont pas tachées du sang du peuple syrien ».
Depuis le début du soulèvement en 2011, plus de 100 000 personnes sont mortes dans l’immense complexe carcéral syrien, notamment sous la torture, estimait l’OSDH en 2022.
Des images sur les réseaux sociaux montraient des dizaines d’hommes, aux visages émaciés, certains portés par des camarades, parce qu’ils étaient trop faibles pour avancer seuls, sortant de la prison de Saydnaya après sa libération dimanche. Ces ex-prisonniers ont afflué par vagues dans les rues de Damas, certains complètement désorientés.
Les familles des détenus restent convaincues qu’un grand nombre d’entre eux sont toujours enfermés dans des cachots secrets au sous-sol de cette prison, symbole des pires exactions des forces de sécurité d’Assad et qualifié d’« abattoir humain » par Amnesty International.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/afp
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