Leur premier face-à-face remonte à l’élection présidentielle de 2008, alors que chacun était encore colistier de son candidat à la présidentielle respectif. Seize ans plus tard, Mahamudu Bawumia, candidat du Nouveau Parti Patriotique (NPP), et John Dramani Mahama, porte-drapeau du National Democratic Congress (NDC), s’affrontent à nouveau ; cette fois pour la conquête de la fonction suprême.
Pour obtenir la victoire à l’élection présidentielle, samedi 7 décembre, John Dramani Mahama, 66 ans, ancien chef de l’Etat (2012-2017), leader du principal parti d’opposition et favori de l’élection selon les sondages Fitch Solutions, Economist Intelligence Unit et l’institut ghanéen Global Info Analytics, compte sur son expérience. Député depuis 1996, “il fonde la crédibilité de son programme sur les succès de son bilan lorsqu’il était président”explique Kobby Mensah, politologue à la Ghana Business School. Son mandat à la tête du Ghana a notamment été marqué par des investissements dans les infrastructures routières, portuaires, énergétiques et éducatives.
A l’inverse, le vice-président et candidat du parti au pouvoir, Mahamudu Bawumia, 61 ans, « semble tout faire pour se différencier de l’actuelle administration de Nana Akufo-Addo, pour laquelle il a servi pendant huit ans »poursuit Kobby Mensah. Une posture qui l’amène à faire campagne contre les mesures introduites par le gouvernement qu’il a servi, comme l’E-levy, une taxe sur les transactions électroniques qui avait déclenché des manifestations avant son adoption en 2022.
Misez tout sur la digitalisation
Cette distanciation s’explique par la mauvaise situation économique dans laquelle se trouve le Ghana à la fin de la présidence de Nana Akufo-Addo. : le pays est en défaut de paiement sur sa dette depuis deux ans, l’inflation reste toujours très élevée, après un pic historique de plus de 54% en décembre 2022, et le cedi, la monnaie locale, peine à se stabiliser après sa chute.
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Pour cette élection, Mahamudu Bawumia a donc choisi de tout miser sur la digitalisation du Ghana, qu’il présente comme « la quatrième révolution industrielle ». Si le processus a déjà commencé depuis huit ans, le candidat du NPP entend notamment rendre accessible numériquement toute l’administration publique du pays et débarrasser progressivement les transactions en espèces.
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