LETTRE DE SHANGHAI
Il y a toujours un moment d’angoisse lorsqu’on monte à bord d’une télécabine en mouvement : parviendra-t-on à ranger la paire de skis dans le compartiment prévu à cet effet avant la fermeture des portes ? L’inconfort provoqué par les chaussures et les autres skieurs qui hissent également leur matériel n’aide pas. Finalement, Chen Yiluo et Ma Yuxiao, deux étudiants, parviennent à monter à bord et l’œuf, avec sa publicité bien visible pour les chocolats Lindt Pyrénées, s’élève bientôt au-dessus des pentes enneigées, dans un décor évoquant des sommets lointains. d’Europe avec fausses façades de chalets et faux château d’inspiration alpine, tendance Tyrol.
Rien que la vue du logo Poma sur les remontées mécaniques nous rappelle les souvenirs des cours à l’ESF et du bar Ovomaltine. Mais la montée est rapide, elle rendrait presque discutable la présence du téléphérique en plus du télésiège quatre places débrayable, sauf peut-être les jours de forte affluence. Pas de mal de l’altitude une fois atteint le sommet – 60 mètres de dénivelé – où ceux qui ont encore peur de dévaler les pistes peuvent s’arrêter au Bar du glacier, le restaurant d’altitude. “C’est quand même impressionnant”commente Chen Yiluo, 18 ans, étudiante en informatique, en combinaison noire, observant le plus grand complexe de ski indoor du monde, en hésitant entre son chapeau à oreilles de lapin et le casque fourni avec les skis. Ma Yuxiao, vêtue d’une veste et d’un pantalon Burton bleus, est déjà venue ici plusieurs fois.
Situé à l’extrémité de Shanghai, bien au-delà de l’aéroport international et à une heure et vingt minutes de route du centre, le L + Snow Indoor a été inscrit dans le livre Guinness des records dès son inauguration en septembre, alors qu’il faisait encore plus de 30° C dehors et alors que la ville venait de connaître son mois d’août le plus chaud depuis soixante ans. Le complexe est bien visible depuis le hublot des avions qui approchent, avec son assemblage de panneaux solaires sur le toit figurant un skieur. Ici, pour l’équivalent de 50 euros pour quatre heures, matériel compris, il y a trois pistes, une bleue, une rouge à tendance bleue et une noire à tendance rouge. Cette dernière dispose de son agent de sécurité pour dissuader les novices de s’aventurer. Il y a aussi une aire de jeux de neige pour les enfants, un train électrique qui emmène les curieux sur les pistes, un grand parc aquatique extérieur et un hôtel.
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