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Vitesse, portée, menace, « imparable »… Qu’est-ce que l’Orechnik, le missile avec lequel Poutine menace de frapper Kiev ?

“Une météorite”. C’est la comparaison choisie par Vladimir Poutine, jeudi lors d’un sommet continental à Astana, pour qualifier le missile « Orechnik ». Après l’avoir lancée une première fois sur le territoire ukrainien le 21 novembre, en réponse aux bombardements ukrainiens en Russie utilisant des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, le président russe a menacé d’utiliser à nouveau cette arme mais pour frapper Kiev cette fois. Il a également annoncé que sa production en série avait « démarré ». Voici ce que l’on sait de ce missile hypersonique, symbole de la nouvelle escalade entre la Russie et les alliés de l’Ukraine.

Quelles sont les caractéristiques du missile ?

Orechnik, qui signifie « noisetier » en russe, est selon le Kremlin un missile à portée intermédiaire, pouvant atteindre des cibles comprises entre 3 000 et 5 500 km. Il est conçu pour transporter des ogives nucléaires. Le commandant des forces russes de missiles stratégiques, Sergueï Karakaev, indique que l’« utilisation massive » de ce missile « serait comparable à l’usage d’une arme nucléaire ».

Tiré « dans sa configuration hypersonique non nucléaire », comme ce fut le cas le 21 novembre, il peut atteindre la vitesse de Mach 10, « soit 2,5 à 3 km par seconde », ce qui équivaudrait à environ 12 350 km/h.

“La température des éléments impactants atteint 4.000°C”, s’est aussi vanté Vladimir Poutine, presque autant selon lui “qu’à la surface du soleil”, entre “5.500 et 6.000 degrés”. Il serait également équipé de charges de manœuvre, ce qui augmenterait encore la difficulté d’interception. Une vidéo du lancement russe du 21 novembre montrait six éclairs puissants successifs tombant du ciel au moment de l’attaque, ce qui signifie, selon les services de renseignement ukrainiens (GUR), que le missile « était équipé de six ogives ».

Quels dégâts lors de sa première utilisation ?

Le 21 novembre, un missile hypersonique a frappé la ville de Dnipro dans la nuit. La frappe n’a fait aucun mort et des dégâts matériels relativement limités. Mais les Russes n’ont pas tardé à préciser que cette nuit-là, Oreshnik avait été tiré sans tête nucléaire.

La distance entre la région russe d’Astrakhan, d’où le missile a été tiré, et l’usine de fabrication de satellites de Pivdenmash (anciennement Yuzhmash), qu’il a touchée dans le Dnipro (centre-est de l’Ukraine), est d’environ 1 000 km. “Le temps de vol” entre le lancement et l’impact “était de 15 minutes”, avait alors indiqué le GUR sur Telegram.

Toujours selon le GUR, la vitesse atteinte par le missile « sur la partie finale de la trajectoire » était de 11 Mach (environ 13 600 km/h), soit une vitesse supérieure à celle avancée par Vladimir Poutine.

Quelles menaces possibles avec Orechnik ?

Jeudi, Vladimir Poutine a répété “ne pas exclure” l’utilisation du missile Orechnik pour attaquer des “centres de décision”, notamment à Kiev. “L’Orechnik peut menacer presque toute l’Europe”, note Pavel Podvig, chercheur à l’Institut de recherche sur le désarmement des Nations Unies (Unidir) à Genève, dans un entretien au média Ostorozhno Novosti.

Sa portée n’excédant pas 5 500 km, il n’entre pas dans la catégorie des missiles intercontinentaux. Mais s’il était tiré depuis l’Extrême-Orient russe, il pourrait, en théorie, toucher des cibles situées sur la côte ouest des États-Unis.

Compte tenu de sa rapidité et de sa portée, Orechnik pourrait atteindre très rapidement plusieurs capitales européennes. S’il était tiré depuis le site d’essais de Kapustin Yar, base depuis laquelle le missile a été lancé sur Dnipro le 21 novembre, il atteindrait Varsovie en 12 minutes, Berlin en 15 minutes, Londres et Paris en 20 minutes.

Peut-il être arrêté par des systèmes anti-aériens ?

« Les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe n’interceptent pas ces missiles. Ceci est exclu», s’est félicité le président russe. Une information que les dirigeants occidentaux n’ont pas encore commentée.

Le bouclier antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), développé par les États-Unis et considéré comme l’un des systèmes les plus avancés au monde, pourrait bien s’avérer inefficace contre Orchenik. Selon le média spécialisé Futura, ce système, utilisé notamment par la Turquie, l’Arabie Saoudite et Israël depuis le début de la guerre au Moyen-Orient, peut toucher des cibles à haute altitude, notamment balistiques à courte, moyenne ou courte portée. missiles. intermédiaire. Il vole à Mach 8,2, soit une vitesse d’environ 10 000 km/h… inférieure à celle d’Orchenik.

Une réplique d’un ancien modèle

L’Orechnik “est basé sur le modèle russe du missile balistique intercontinental RS-26 Roubej”, lui-même dérivé du “RS-24 Iars”, a expliqué la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, après sa première utilisation.

Le programme d’armement RS-26 Roubej, dont le premier essai réussi remonte à 2012, a été gelé en 2018, selon l’agence d’État russe TASS, faute de moyens pour mener à bien ce projet « simultanément » avec le développement de nouveaux systèmes hypersoniques de la génération Avangard, censés pouvoir atteindre une cible presque partout dans le monde.

 
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