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« C’est désagréable. Cela me donne des frissons. C’est vraiment bizarre »

Ahn Hyo Chol, 66 ans, se souvient des émissions de propagande nord-coréenne d’antan, qui vilipendaient les dirigeants sud-coréens et faisaient l’éloge du régime de Pyongyang.

Alors qu’aujourd’hui, « ce sont les hurlements des loups, les bruits des fantômes », dit-il. « C’est désagréable. Cela me donne des frissons. C’est vraiment bizarre.

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« Tourmenter les gens »

Pour Park Heung-yeol, conseiller municipal de Ganghwa, « il ne s’agit pas d’une simple propagande du régime. Cela vise vraiment à tourmenter les gens.

Une équipe de l’AFP s’est rendue à Ganghwa dans la nuit et a entendu ces bruits terribles diffusés à haute voix. Le mélange inquiétant de cris mourants, de crépitements d’armes automatiques, d’explosions, de rires et de cris obsédants et de musique sinistre commence à 23 heures.

Le manque de sommeil et le bruit assourdissant sont des formes de torture bien connues. Selon les experts, une exposition nocturne à plus de 60 décibels augmente le risque de troubles du sommeil. A Ganghwa, l’AFP a mesuré des bruits nord-coréens atteignant jusqu’à 80 décibels.

“Je prends presque tout le temps des médicaments contre les maux de tête”, a déclaré à l’AFP An Mi-hee, 37 ans, qui se plaint également d’anxiété, de douleurs oculaires, de tremblements du visage et de maux de tête. somnolence. « Nos enfants non plus n’arrivent pas à dormir. Ils développent des aphtes et s’endorment à l’école.

Désespérée, Mme An s’est même agenouillée en larmes devant les députés de l’Assemblée nationale à Séoul en octobre, les suppliant de trouver une solution.

– « Plutôt un tremblement de terre » –

«Je préférerais une inondation, un incendie ou même un tremblement de terre, car pour ces événements, nous savons toujours que nous finirons par nous en remettre», explique Mme An. “Là-bas, nous ne savons pas si cela va continuer jusqu’à ce que “si celui qui donne les ordres en Corée du Nord meure ou si cela puisse s’arrêter à tout moment, nous ne le savons tout simplement pas”.

Les hommes politiques de Séoul « devraient venir ici et essayer de vivre avec ce bruit pendant seulement dix jours. Je doute qu’ils puissent le supporter plus d’une seule journée », a déclaré Choi Hyoung-chan, 60 ans, un autre habitant. de Gangwa.

Selon des ingénieurs du son consultés par l’AFP, le bruit semble être un mélange rudimentaire d’extraits d’une bibliothèque sonore, comme ceux utilisés par les chaînes de radio et de télévision.

“On dirait que cela sort tout droit d’un film d’horreur sud-coréen des années 1970 et 1980”, a déclaré l’un de ces ingénieurs, Hwang Kwon-ik.

Certains pensent qu’en diffusant ces bruits, la Corée du Nord cherche en fait à étouffer la propagande sonore venant du Sud, craignant qu’elle n’incite ses troupes à faire défection.

En août, juste après que Séoul ait repris sa propagande, un soldat nord-coréen a réussi à traverser à pied vers le Sud. Certains experts ont suggéré que la musique et les messages en provenance du Sud l’ont encouragé à tenter la dangereuse traversée de la zone démilitarisée, infestée de mines et autres pièges.

Mais pour Lee Su-yong, professeur de production audio à l’Institut Dong-Ah pour les médias et les arts, cette hypothèse ne tient pas la route, les locuteurs nord-coréens faisant face au sud.

“Si on veut masquer un son dirigé vers le nord, alors le son utilisé pour le couvrir doit aussi être dirigé vers le nord”, explique-t-il à l’AFP. “Compte tenu de la structure du son, il semble qu’il s’agisse moins de masquer un bruit que d’infliger de la douleur aux sudistes.”

 
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