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Bolsonaro soupçonné de « participation active » à un projet de coup d’État

Jair Bolsonaro a « participé activement » à un projet de coup d’État pour se maintenir au pouvoir en 2022 et était « pleinement au courant » d’un projet d’assassinat de son successeur Lula, selon un rapport de police accablant pour l’ancien président d’extrême droite.

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Ce rapport de 884 pages a été transmis mardi au parquet Paulo Gonet, qui doit maintenant décider s’il y a lieu de donner suite à la demande de la police fédérale d’inculper M. Bolsonaro et 36 autres personnes, dont des militaires.

«Les preuves obtenues tout au long de l’enquête ont montré sans équivoque que Jair Bolsonaro avait planifié (…) et pris une part directe et effective aux actions d’une organisation criminelle dont l’objectif était un coup d’État. ce qui n’a pas eu lieu en raison de circonstances contraires à sa volonté », détaille le rapport de police.

Selon les enquêteurs, le plan de coup d’État « a échoué » en raison du manque de soutien des hauts commandants de l’armée brésilienne.

Jair Bolsonaro, 69 ans, a toujours clamé son innocence et s’est dit à plusieurs reprises victime de « persécution politique ».

“Le terme ‘coup d’Etat’ n’a jamais fait partie de mon lexique”, a-t-il déclaré lundi lors d’une conférence de presse.

Mais les enquêteurs assurent que M. Bolsonaro était « pleinement conscient » et avait « activement participé » à des « actes clandestins visant à abolir l’État de droit démocratique ».

Selon le rapport, l’ancien chef de l’État était également « pleinement au courant » de l’opération « Poignard vert et jaune » qui visait à assassiner Lula, son vice-président élu Geraldo Alckmin et le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes après l’échec du leader d’extrême droite dans sa tentative de réélection face à l’actuel président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Lula l’a emporté de justesse au second tour fin octobre 2022 et a entamé son troisième mandat le 1er janvier 2023, après un premier passage à la présidence de 2003 à 2010.

Émeutes de Brasilia

La semaine dernière, une opération policière liée à cette vaste enquête a abouti à l’arrestation de quatre militaires et d’un policier, soupçonnés d’avoir fomenté le triple plan d’assassinat, qui devait être réalisé avant l’investiture de Lula. .

Selon les enquêteurs, un document détaillant le mode opératoire, citant l’empoisonnement parmi les méthodes envisagées, a été imprimé par l’un des suspects au palais présidentiel du Planalto.

«Je dois être très reconnaissant puisque je suis en vie. La tentative de m’empoisonner moi et Alckmin n’a pas fonctionné», a déclaré Lula jeudi dernier lors d’une cérémonie officielle.

Mais la Police fédérale estime que les volontés de l’ex-président d’extrême droite et de ses proches collaborateurs ont été mises en lumière bien avant l’élection de 2022.

Le rapport d’enquête mentionne notamment une réunion le 5 juillet de cette année-là, en présence de M. Bolsonaro, où il était question de « diffuser sciemment de fausses informations » visant à discréditer le système d’urnes électroniques utilisé lors des élections. Élections brésiliennes.

La police fédérale fait également état de la « participation de Jair Bolsonaro » à l’élaboration d’un projet de décret visant à convoquer de nouvelles élections et à arrêter le juge Moraes, président du Tribunal électoral supérieur (TSE) lors de l’élection présidentielle. .

Le Coup d’État n’a finalement pas eu lieu, mais les institutions brésiliennes ont été ébranlées le 8 janvier 2023 : des milliers de sympathisants bolsonaristes ont alors saccagé les lieux du pouvoir à Brasilia.

M. Bolsonaro, qui se trouvait à l’époque aux Etats-Unis, fait également l’objet d’une enquête pour déterminer s’il a joué le rôle d’instigateur de ces émeutes.

Interdit de quitter le Brésil depuis février, l’ex-président est inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé lors du dernier scrutin.

S’il espère voir sa condamnation annulée avant le scrutin de 2026, la campagne menée par son camp pour une amnistie semble compromise au vu de ce rapport accablant de la Police fédérale.

 
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