Le Premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu, arrivé premier dans les sondages à la sortie des urnes, a vu son rival d’extrême droite le devancer lors de la soirée électorale, dimanche 25 novembre. Les deux hommes s’affronteront lors d’un second tour le 8 décembre.
Tremblement de terre électoral en Roumanie : un candidat pro-russe que personne n’attendait est arrivé en tête dimanche 25 novembre au premier tour de l’élection présidentielle devant le Premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu, pourtant arrivé en tête au début de l’élection. soirée . Le leader social-démocrate de 56 ans a vu surgir dans la soirée ce rival d’extrême droite de 62 ans, Calin Georgescu. Après dépouillement de 98,66% des bulletins, Calin Georgescu a obtenu 22,59% des voix, contre 19,55% pour Marcel Ciolacu. Dans l’état actuel des choses, Calin Georgescu et Marcel Ciolacu devraient s’affronter lors d’un second tour prévu le 8 décembre, avec entre-temps des élections législatives le 1er décembre.
Quel que soit le résultat du vote, “L’extrême droite est de loin la grande gagnante de cette élection”avec plus de 35% des voix, commente le politologue Cristian Pirvulescu. Car au score de Calin Georgescu il faut ajouter les 13,94% obtenus par George Simion du parti AUR (Alliance pour l’unité des Roumains). Ce dernier a félicité son adversaire, se réjouissant qu’un « souverainiste » se retrouve au deuxième tour.
S’il a su capitaliser sur le désarroi d’une partie de la population appauvrie par une forte inflation, George Simion, grand fan de Donald Trump, a aussi voulu projeter une image modérée qui «lui a servi parmi les plus radicaux»analyse Cristian Pirvulescu. A l’inverse, Calin Georgescu a attiré l’attention ces derniers jours avec une campagne TikTok devenue virale, centrée sur la nécessité d’arrêter l’aide à l’Ukraine. « Ce soir, le peuple roumain a crié à la paix. Et il a crié très fort, extrêmement fort.il a réagi.
Mauvais présage pour les élections législatives
Après dix ans au pouvoir de Klaus Iohannis, fervent partisan de Kiev devenu très impopulaire en raison notamment de ses coûteux voyages à l’étranger financés avec l’argent public, les Roumains ont donc jeté leur dévolu sur les candidats antisystème, sur fond de montée des ultras. -les mouvements conservateurs en Europe. C’est un bouleversement pour ce pays de 19 millions d’habitants qui résistait jusqu’ici aux postures nationalistes, se distinguant de la Hongrie ou de la Slovaquie. Le Président de la République roumaine occupe une fonction essentiellement cérémonielle mais exerce un magistère moral important.
La Roumanie, partageant une frontière de 650 kilomètres avec l’Ukraine et bordée par la mer Noire, joue un rôle stratégique “vital”rappelle dans une étude du groupe de réflexion New Strategy Center. Tant pour l’OTAN, dont il abrite plus de 5 000 soldats, que pour le transit des céréales ukrainiennes. Forte de ces bons scores à la présidentielle, l’extrême droite devrait bénéficier d’un “effet de contagion” lors des législatives du 1er décembre, prédit Cristian Pirvulescu. Ce qui augure de négociations difficiles pour former une coalition.
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