“Il m’a contacté il y a quelques mois. Nous avons eu de longues discussions avant qu’il ne me fasse part de sa volonté d’écrire un livre qui ne se concentrerait pas sur les attentats. J’avais déjà été approché par les médias et les journalistes mais j’avais toujours refusé“, explains Mohamed Abdeslam.
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Le choix de Dieudonné peut paraître particulier et «Moi aussi j’avais peur au début, je le connais à travers ses polémiques. Nous avons eu plusieurs entretiens avant de démarrer le projet et j’ai vu l’homme que Dieudonné Mbala Mbala était au-delà de « l’humoriste Dieudo »précise Mohamed Abdeslam ajoutant que Dieudonné a proposé quelque chose de complètement différent, qui n’était pas centré sur moi ni sur les attentats, d’où ce manuel de déradicalisation.“
« Salah est le point de départ »
A travers ces 184 pages, où seuls Dieudonné et Mohamed Abdeslam interviennent, ce dernier témoigne de son enfance, de celle de ses frères, de leur parcours et de l’après-13-Novembre.Notre parcours familial, le mien et particulièrement celui de Salah et sa radicalisation», détaille-t-il. Il situe son virage vers le radicalisme vers 2013. »À l’époque, ce n’était pas un mot très utilisé. Nous n’étions pas armés, nous n’avions pas les outils. J’aurais tellement aimé qu’à l’époque on puisse nous les offrir», poursuit le grand frère de Salah Abdeslam qui n’a été informé de la rédaction de ce livre qu’à sa parution le 14 novembre.
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“Je ne parle pas beaucoup du parcours de Brahim car la radicalisation de Salah est le point de départ de tout. L’effet domino commence avec sa rencontre avec Abdelhamid Abaaoud (le Molenbeekois responsable des attentats en Europe pour le compte de l’État islamique, NDLR).»
“On m’a souvent critiqué pour ma passivité à l’époque et les gens qui pensent que j’étais stoïque devraient lire ce livre.», murmure-t-il.
Des familles détruites
“Avec les tensions actuelles, notamment en Palestine, je crains que des personnes sensibles ne commettent des choses irréparables. Ce qui est important c’est que les familles échappent à ce que nous avons nous-mêmes vécu», relate celui qui espère laisser une trace positive derrière le nom Abdeslam. “J’ai commis des erreurs dans ma vie que je regrette, mais aujourd’hui j’essaie de bien faire les choses.dit-il. “Je ne suis pas Salah et un jour je serai fier de dire que je m’appelle ‘Mohamed’ et pas seulement ‘Abdeslam’», projette-t-il.
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“J’ai toujours voulu transmettre mon expérience aux jeunes mais avec mon nom, on ne me demande pas grand chose. Quand tu t’appelles Abdeslam et que tes frères ont tué des innocents, c’est dur.“
“Le 13 novembre 2015, de nombreuses familles ont été détruites et parmi elles, Salah a détruit la sienne.“, souligne Mohamed Abdeslam. “Pour toutes les personnes qui pourraient rejoindre la radicalisation, sachez que les premières personnes que vous détruirez seront vos proches.», insiste-t-il.
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