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Les vêtements toxiques d’un bout à l’autre de la chaîne

« Toute la chaîne de production empoisonnée »

Cancer, silicose, brûlures, lésions oculaires… chez les travailleurs exposés quotidiennement à certaines substances chimiques, microplastiques présents dans le lait maternel, chaussons d’enfants remplis de plomb, formamide, phtalates (étude Test-Achat), etc. l’utilisation de produits chimiques a un impact dangereux sur la santé des travailleurs du textile, celle des consommateurs, ainsi que l’environnement.

Des pesticides utilisés pour la culture du coton aux produits anti-moisissures utilisés pour le transport en conteneurs, en passant par les teintures artificielles à base de mercure et de plomb et les techniques de finition pour rendre les tissus infroissables ou ininflammables… C’est tout. la chaîne de production empoisonnée par un système de moindre coût», dénonce Audrey Millet qui s’inquiète également de l’impact sur la santé de l’effet combiné de différents composants chimiques (l’effet cocktail), peu étudié jusqu’à présent.

Des progrès mais…

Un cadre a été mis en place. La législation REACH réglemente l’utilisation des produits chimiques et interdit les plus toxiques d’entre eux, aussi bien dans les entreprises européennes que dans celles basées hors UE qui convoitent le marché européen.

Onze ans après l’effondrement de l’usine du Rana Plaza au Bangladesh, le 24 avril 2024, le Parlement européen a approuvé la directive sur le devoir de vigilance. Cette loi impose aux grandes entreprises de mettre en œuvre des mesures pour identifier, prévenir et atténuer les risques liés à la violation des droits de l’homme, de l’environnement, de la santé et de la sécurité tout au long de leurs chaînes de valeur.

De gros progrès mais pas suffisants. Comment contrôler toute la chaîne de production quand on compte plus de 700 usines comme l’entreprise Benetton ? “Le recours excessif à la sous-traitance dans le secteur de l’habillement est très problématique», souligne Audrey Millet.

Idéalement, vous devriez connaître tous les produits utilisés à chaque étape de la fabrication du vêtement. “Cette idée de se protéger des vêtements qui rendent malade est considérée comme un protectionnisme qui s’oppose aux principes de l’Organisation mondiale du commerce. Ne pas être empoisonné par les vêtements que vous achetez est une question de droits humains.», s’insurge l’expert de l’écosystème de la mode.

Qu’en est-il de la responsabilité du consommateur ?

Du côté d’achAct, on rappelle que ces sous-traitants travaillent pour la même entreprise et on plaide pour plus de transparence au niveau de la chaîne de valeur et pour un contrôle de toutes les parties prenantes.

Et la responsabilité des consommateurs qui sont souvent appelés à boycotter les marques peu respectueuses des conditions de travail et de la santé des travailleurs ? “Nous plaçons une lourde responsabilité sur les épaules des consommateurs même si ce sont eux qui ont le moins d’impact sur ce qui se passe en amont.believes Julie Frère. C’est pourquoi il est important de renforcer les seuils REACH, certaines normes ne sont pas pertinentes, et les appliquer aux produits fabriqués hors d’Europe

 
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