Une solution pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban est “à portée de main”, a déclaré mardi l’envoyé spécial du président américain, Amos Hochstein, actuellement à Beyrouth pour négocier une trêve suite à une proposition américaine.
Les États-Unis et la France ont multiplié les initiatives en vue d’un cessez-le-feu. Jusqu’à présent, tous les efforts internationaux en faveur d’une trêve ont échoué.
Le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un front contre Israël au lendemain de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, affirmant agir en soutien au mouvement islamiste. Palestinien.
Après un an d’échanges de tirs transfrontaliers dans le sud du Liban, le Hezbollah et Israël sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre, et l’armée israélienne mène des incursions dans le sud du Liban depuis le 30 septembre.
Selon le ministère libanais de la Santé, plus de 3 500 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, la majorité depuis le 23 septembre. Selon l’UNICEF, plus de 200 enfants ont été tués en près de deux mois de guerre. Du côté israélien, 46 civils et 78 soldats sont morts.
L’ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, a présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée dans le sud. Liban. Cette proposition a été accueillie très favorablement par le Liban.
Dans ce contexte, l’envoyé spécial du président américain, Amos Hochstein, est arrivé mardi à Beyrouth.
“Je suis revenu parce que nous avons une réelle opportunité de mettre fin à ce conflit”, a-t-il expliqué après avoir rencontré Nabih Berri, allié du Hezbollah et chargé de diriger les négociations.
“Ce sont les parties qui doivent décider de mettre un terme à ce conflit”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter : “cela est désormais à notre portée”.
La veille, un responsable libanais proche des négociations assurait que le Liban avait un point de vue « très positif » concernant la proposition américaine.
L’avertissement de Netanyahou
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a toutefois prévenu lundi soir qu’Israël “mènera (le) des opérations militaires” contre le Hezbollah même en cas d’accord de cessez-le-feu au Liban.
Israël affirme vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud Liban pour assurer le retour chez eux de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du mouvement depuis plus d’un an. Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
Mardi, des frappes israéliennes ont visé la ville de Tyr et les villes de Cana et Khiam au sud du Liban, ainsi que deux villages de la plaine de la Bekaa, selon l’Agence nationale de l’information, qui ajoute que des combats ont éclaté entre le Hezbollah et les soldats israéliens. près de Chamaa, à cinq kilomètres de la frontière.
La veille, au moins cinq personnes avaient été tuées dans une frappe israélienne contre un quartier densément peuplé de Beyrouth.
« Il n’y a pas de bureau du Hezbollah ici […] Il y a un salon de coiffure, une boutique et un magasin de téléphonie mobile. Il n’y a rien d’autre», a déclaré mardi à l’AFPTV Hassan Muslimani, un habitant du quartier, au milieu des décombres.
De son côté, l’armée israélienne a indiqué qu’une quarantaine de projectiles avaient été tirés mardi matin depuis le Liban vers le territoire israélien.
« Résolution 1701 »
Lundi, le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a confirmé que les États-Unis avaient « partagé des propositions, à la fois avec le gouvernement libanais et le gouvernement israélien ». Les deux parties ont répondu aux propositions que nous avons avancées.
“Il y a eu un échange d’idées” sur la manière de “mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui, selon nous, est dans l’intérêt de tous”, a-t-il déclaré. a-t-il déclaré.
Cette résolution, qui prévoit la cessation des hostilités des deux côtés, a permis de mettre fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Il stipule que seules l’armée libanaise et les Casques bleus seront déployés à la frontière sud du Liban, instaurant un retrait des combattants du Hezbollah vers des zones plus au nord mais aussi celui des soldats israéliens du territoire libanais.
“Le plus important c’est qu’il n’y ait pas de Hezbollah à 30 ou 40 kilomètres de la frontière, pour qu’Israël puisse se protéger en cas de manœuvre terrestre”, a analysé pour l’AFP Eyal Pinko, spécialiste. questions de défense à l’université Bar-Ilan, près de Tel Aviv.
Mais « nous en sommes très loin », a-t-il déclaré, soulignant les écarts entre les déclarations officielles israéliennes et la réalité sur le terrain.
La situation au Moyen-Orient s’est aggravée depuis l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. , y compris les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été kidnappées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarés morts par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre à Gaza, qui a fait au moins 43.972 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables. par l’ONU.
Plus de 200 enfants tués en moins de deux mois au Liban
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