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Les partis majoritaires conviennent de taxer les émissions de CO₂ des exploitations agricoles, une première mondiale

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Le ministre danois de la Tripartite verte, Jeppe Bruus, et les membres de la coalition présentent un accord politique sur la Tripartite verte, à Copenhague, au Danemark, le 18 novembre 2024. IDA MARIE ODGAARD ​​/ AP

Ce sera une première mondiale. Le gouvernement de coalition danois, dirigé par la sociale-démocrate Mette Frederiksen, a annoncé, lundi 18 novembre, un accord entre les partis majoritaires sur l’instauration d’une taxe carbone sur l’élevage en 2030, dans le cadre d’un plan visant à verdir l’agriculture.

Les partis majoritaires au Parlement se sont mis d’accord sur les termes de l’accord visant à taxer, à partir de 2030, les émissions de méthane – le deuxième gaz à effet de serre le plus présent dans l’atmosphère – provoquées par les flatulences des bovins et des porcs, a-t-il rapporté lors d’une conférence de presse.

« Nous serons le premier pays au à introduire une taxe carbone sur l’agriculture »a déclaré le ministre du Climat Lars Aagaard à l’occasion de la présentation de cet accord appelé « tripartite verte ».

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À partir de 2030, les émissions de méthane de l’élevage seront taxées à 300 couronnes (40,20 euros) par tonne d’équivalent CO₂, pour atteindre 750 couronnes par tonne en 2035. Grâce à une déduction fiscale de 60 %, le coût pour l’éleveur passera de 120 couronnes. par tonne en 2030 à 300 couronnes en 2035. Plusieurs associations environnementales estiment qu’il s’agit d’une taxe trop faible pour contraignent vraiment les éleveurs.

Les agriculteurs qui investissent dans des technologies visant à réduire les émissions échapperont à cette situation. D’autres pourront bénéficier d’une aide à la transition, provenant d’un fonds financé par le produit de l’impôt.

L’un des principaux exportateurs de viande de porc

Cette décision s’inscrit dans un texte plus large sur le verdissement de l’agriculture qui doit permettre de réduire les émissions d’azote de 13.780 tonnes par an d’ici 2027 dans ce pays scandinave, très grand exportateur de viande et de produits laitiers. Un premier accord de principe a été conclu fin juin entre le gouvernement et les représentants des éleveurs, de l’industrie et des syndicats.

Le texte, dévoilé aujourd’hui et qui bénéficie du soutien du gouvernement et de quatre partis majoritaires, doit encore être voté au Parlement. Dans un communiqué, les signataires ont décrit l’accord comme « Le plus grand changement dans le paysage danois depuis plus de cent ans ».

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“La nature danoise va changer d’une manière que nous n’avons pas vue depuis le drainage des zones humides en 1864”a déclaré le ministre responsable de cet accord, Jeppe Bruus. Environ 10 % des terres cultivées seront restituées à la nature, avec notamment la plantation de 250 000 hectares de forêt, soit un milliard d’arbres, l’équivalent de « 38 fois le tour de la planète »dit M. Bruus.

Selon un rapport parlementaire, environ 60 % de la superficie du Danemark est actuellement cultivée, ce qui en fait, avec le Bangladesh, le pays possédant la plus grande part de terres cultivées. À l’échelle mondiale, le Danemark est l’un des principaux exportateurs de viande de porc, qui représente près de la moitié des exportations agricoles du pays, selon le Conseil danois de l’agriculture et de l’alimentation.

Lire aussi l’interview : Article réservé à nos abonnés « Pour atteindre la neutralité carbone, il faut manger beaucoup moins de viande »

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Le Monde avec l’AFP

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