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Guerre en Ukraine | Biden accusé d’avoir jeté « de l’huile sur le feu », une grève fait 10 morts à Odessa

(Kiev) Le Kremlin a mis en garde lundi contre une nouvelle escalade après le feu vert donné à Kiev par les Etats-Unis pour utiliser ses missiles à longue portée contre la Russie, alors qu’une nouvelle frappe russe a fait au moins 10 morts et des dizaines de blessés à Odessa.


Publié à 6h24

Mis à jour à 8h46

Victoria LUKOVENKO à Kyiv

Agence -Presse

Réclamée par Kiev depuis des mois, la décision de Joe Biden a été confirmée dimanche à l’AFP par un responsable américain, après un nouveau week-end de bombardements russes massifs et meurtriers sur l’Ukraine et à quelques semaines seulement de l’entrée dans ses fonctions à la Maison Blanche de Donald Trump, considérée comme moins enclin à aider Kiev.

“L’administration sortante à Washington a l’intention de prendre des mesures pour continuer à jeter de l’huile sur le feu et provoquer une nouvelle montée des tensions”, a accusé lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Cette autorisation entraînerait « une situation fondamentalement nouvelle en termes d’implication américaine dans ce conflit », a-t-il prévenu.

Décision considérée tardivement

Un haut responsable présidentiel ukrainien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confirmé à l’AFP que l’accord américain sur les missiles à longue portée n’avait été accordé à Kiev qu’après que la Russie ait reçu le renfort de milliers de soldats nord-coréens. Mais il estime qu’il est bien trop tard, l’Ukraine étant en difficulté sur le front depuis plus d’un an.

“Il est clair que le contingent nord-coréen était une réalité qui rendait l’absence de cette autorisation […] complètement ridicule. Mais cette décision était nécessaire il y a un an», a insisté ce responsable.

Il refuse toutefois de prédire l’impact de ce geste sur le champ de bataille : « Nous verrons ce que ce sera. »

Sur le terrain, dans l’est de l’Ukraine, les soldats ukrainiens, contraints de céder du terrain presque chaque jour, étaient dubitatifs.

La décision américaine “arrive probablement trop tard”, a déclaré à l’AFP l’un d’entre eux, en service dans la région de Pokrovsk, un carrefour ferroviaire et routier de l’est de l’Ukraine dont les Russes se rapprochent. jour après jour.

Moscou a revendiqué lundi la conquête d’un nouveau village, celui de Novooleksiïvka, situé à environ 15 kilomètres au sud de Pokrovsk.

Le président Volodymyr Zelensky a annoncé lundi avoir rendu visite à ses troupes défendant Pokrovsk. « C’est une zone tendue. Ce n’est que grâce à la force des soldats que l’Est n’est pas complètement occupé par la Russie », a-t-il commenté.

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SERVICES DE PRESSE UKRAINIENNE PHOTO, FOURNIS PAR L’AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre des soldats.

Par ailleurs, selon plusieurs médias, le feu vert américain pourrait se limiter à des frappes contre la région russe de Koursk partiellement contrôlée par l’armée ukrainienne et où seraient déployées les troupes nord-coréennes.

Le gouvernement de Joe Biden a été le principal soutien de l’Ukraine, lui permettant de résister aux troupes russes depuis l’invasion lancée en février 2022.

Dix morts à Odessa

La pérennité de ce soutien de Washington a été remise en question par l’élection à la présidence de Donald Trump, dont les déclarations de campagne font craindre à Kiev et à ses partisans qu’il cherche à faire faire à l’Ukraine des concessions inacceptables. pour elle.

Le président russe Vladimir Poutine, dont les troupes avancent sur plusieurs segments du front, a prévenu que toute discussion sur la fin des combats ne pourrait se fonder que sur de « nouvelles réalités territoriales ».

Peu avant les élections américaines du 5 novembre, la Russie a commencé à intensifier ses frappes meurtrières contre les zones civiles de son voisin, une tactique considérée par beaucoup à Kiev comme une tentative de briser le moral des Ukrainiens, épuisés par près de trois ans de guerre, en vue de négociations possibles.

Une attaque de missile russe en plein jour lundi a fait au moins dix morts et 43 blessés, dont quatre enfants, à Odessa, ville portuaire située au bord de la mer Noire, loin de la ligne de front, selon les autorités.

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PHOTO OLEKSANDR GIMANOV, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des habitants inspectent les dommages causés à un immeuble résidentiel et à des voitures suite à une frappe de missile à Odessa, le 18 novembre 2024.

Sept policiers, un soignant et deux habitants de cette ville figuraient parmi les personnes tuées, a indiqué le gouverneur régional, Oleg Kiper.

Selon l’armée de l’air ukrainienne, les Russes ont tiré un missile balistique Iskander-M sur Odessa. Le projectile a été abattu par la défense anti-aérienne, mais ses fragments sont tombés sur une zone résidentielle.

Dimanche déjà, 11 Ukrainiens, dont deux enfants, sont morts dans l’attentat à la bombe contre un immeuble résidentiel à Soumy, une ville du nord-est de l’Ukraine. Ce pays a également subi une nouvelle attaque russe massive contre ses installations énergétiques.

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PHOTO FREELANCEUR, REUTERS

Une femme transporte des effets personnels devant un immeuble résidentiel endommagé par une frappe de missile russe à Soumy, en Ukraine, le 18 novembre 2024.

Ces dernières ayant infligé d’importants dégâts au réseau, les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi des coupures d’alimentation électrique de la population, une première depuis des mois.

 
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