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Des opposants russes en exil défilent à Berlin contre Poutine et la guerre en Ukraine : Actualités

Plus d’un millier de partisans de l’opposition russe en exil, menés notamment par Ioulia Navalnaïa, ont défilé dimanche à Berlin contre Vladimir Poutine et contre la guerre en Ukraine, une participation limitée pour un mouvement affaibli qui espérait se relancer.

Les participants à cette marche ont défilé dans le centre de la capitale allemande aux cris de « Non à la guerre ! », « La Russie sans Poutine ! et “La Russie sera libre !”, avant de terminer devant l’ambassade de Russie, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les organisateurs ont estimé leur nombre à 2 000, bien moins que lors des précédentes grandes manifestations menées par l’opposition en Russie en 2021 – alors même que Berlin accueille une multitude d’exilés russes.

L’opposition, qui a perdu en février sa figure de proue, Alexeï Navalny, décédé dans des circonstances troubles en prison, est réprimée en Russie et tente de relancer le mouvement depuis l’étranger.

Ioulia Navalnaïa, la veuve de cet opposant qui a repris les rênes de son mouvement, a mené le cortège avec les autres initiateurs de la mobilisation : Ilia Iachine, un ancien député municipal de Moscou récemment sorti de prison, et Vladimir Kara-Mourza, un ancien du Kremlin. critique qui a survécu à la prison et à deux tentatives d’empoisonnement.

“Nous devons lutter contre le régime de Poutine (…), lutter contre cette guerre que Poutine a déclenchée contre l’Ukraine !” » s’est exclamée Mme Navalnaïa devant la foule. « Nous sommes ici pour dire que Poutine est un criminel de guerre. Sa place n’est pas au Kremlin mais en prison », a déclaré M. Yashin.

Cette manifestation, première grande action de protestation organisée par l’opposition russe à l’étranger, visait à exiger le « retrait immédiat » des troupes russes d’Ukraine, le limogeage et le procès de Vladimir Poutine et la libération de tous les prisonniers politiques en Russie.

– “Nous avons pris notre liberté” –

“Il est important de montrer que les Russes et les russophones ne sont pas tous pour Poutine mais qu’ils défendent aussi les valeurs démocratiques libérales, qu’ils sont contre la guerre”, a témoigné une manifestante, Polina Zelenskaïa, une étudiante russophone de 21 ans. d’Estonie.

Un autre manifestant, Dmitri Tolmatchiov, un entrepreneur de 55 ans qui a quitté la Russie il y a trois ans sous la menace de poursuites judiciaires pour son militantisme, a déclaré qu’il était de son « devoir » de manifester au nom de ceux qui ne peuvent pas le faire dans leur pays. .

“Si nous ne faisons rien, rien ne changera”, a-t-il expliqué à l’AFP.

“Poutine n’a pas seulement pris leur pays aux Ukrainiens, il a aussi pris notre liberté”, a ajouté Valéria Aliochina, une Russe de 30 ans arrivée de Nice, dans le sud-est de la .

Le pouvoir russe a méthodiquement éradiqué tout mouvement de contestation ces dernières années, jetant des centaines, voire des milliers de personnes derrière les barreaux.

– « Force politique » –

“C’était très important pour nous de montrer que nous sommes nombreux, que nous sommes capables de nous consolider et que nous sommes une véritable force politique”, a déclaré M. Iachine après la manifestation.

Au-delà des slogans, l’opposition russe peine à proposer une approche concrète qui devrait conduire à la fin de la guerre et au départ de Vladimir Poutine. Ioulia Navalnaïa a admis mercredi dans un entretien à la chaîne de télévision d’opposition Dojd qu’elle n’avait pas de « plan » en ce sens.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est moqué mercredi d’opposants “monstrueusement détachés de leur pays” et dont “l’opinion n’a aucune importance”.

Plusieurs scandales au sein de l’opposition russe l’ont également fragilisée et provoqué la frustration de certains de ses militants.

En cause, l’attaque au marteau contre un allié d’Alexeï Navalny, la victime ayant pointé du doigt le déplacement de l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski. Ou encore ces accusations contre la fondation anti-corruption du défunt opposant qui aurait dissimulé les machinations de banquiers véreux en Russie.

Autre difficulté pour l’opposition : sa réticence à apporter un soutien accru à l’Ukraine, au-delà de son exigence d’une « fin immédiate » du conflit. Un tel soutien pourrait l’éloigner de la population russe et détruire tout espoir de carrière politique dans une Russie post-Poutine.

La marche a également été durement critiquée par l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, Oleksiï Makeïev, qui a parlé dans les colonnes du Zeit d’une « marche sans dignité et sans conséquences ».

 
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