L’Assemblée des 124 États parties à la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, lundi 11 novembre, l’ouverture d’une « enquête externe » sur « faute présumée du procureur ». Pressé par plusieurs Etats membres de cette assemblée – sorte de Parlement miniature de la juridiction –, son président, le diplomate finlandais Paivi Kaukoranta, a pris cette décision. « compte tenu des circonstances particulières de cette affaire ». Depuis plusieurs mois, des allégations de comportements sexuels inappropriés visent le procureur de la CPI. Karim Khan a rejeté ces affirmations, assurant que« il n’y a aucune vérité dans les suggestions d’une telle mauvaise conduite ».
Le 4 mai, des responsables de son bureau, à qui un employé se serait confié, ont dénoncé les agissements présumés du procureur auprès du mécanisme de surveillance indépendant de la CPI, mais l’enquête a été rapidement classée, l’employé ne souhaitant pas témoigner devant cet organe de contrôle. Selon un avocat voisin, la jeune femme d’une trentaine d’années serait toutefois prête à témoigner si une enquête était menée. “externe” a été ouverte sous l’autorité de l’Assemblée, celle-là même chargée d’élire ou de révoquer les juges et les procureurs.
Les premières rumeurs circulaient fin avril, alors que le procureur venait d’informer les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France de son intention de demander des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant et trois responsables du Hamas qui sont aujourd’hui morts. Le 20 mai, Karim Khan a annoncé avoir soumis ses demandes de mandats d’arrêt au bureau des juges – elles sont toujours en délibéré.
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Les allégations ont refait surface à l’automne. Le 17 octobre, un compte anonyme ouvert sur le réseau social X, relayé par la droite américaine pro-Trump, accuse le procureur. Plusieurs articles sont alors parus dans la presse, six médias ayant bénéficié de fuites d’informations, indique une Source extérieure à la Cour.
Deux demandes d’Israël
Ces allégations ont déjà eu un impact sur l’affaire actuelle. Les alliés d’Israël s’en sont emparés pour exiger l’annulation des demandes de mandats d’arrêt contre M. Netanyahu et M. Gallant. Peu avant la décision du président de l’Assemblée de la CPI, le ministère hongrois des Affaires étrangères a demandé une enquête « avant qu’une action ou une décision ne soit prise qui pourrait impliquer des questions juridiques devant la Cour »une formule qui faisait référence aux mandats d’arrêt demandés.
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