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Le chef de l’Église anglicane Justin Welby démissionne après avoir été accusé d’avoir dissimulé un scandale de maltraitance d’enfants

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L’archevêque de Cantorbéry Justin Welby à l’abbaye de Westminster, dans le centre de Londres, le 6 mai 2023, avant le couronnement du roi Charles III et de la reine Consort Camilla. ANDREW MILLIGAN / AFP

Le chef spirituel des anglicans, Justin Welby, a annoncé sa démission, mardi 12 novembre, après la publication d’un rapport accablant sur le traitement par l’Église d’Angleterre des agressions physiques et sexuelles commises contre plus d’une centaine d’enfants et de jeunes hommes.

“J’espère que cette décision montre clairement à quel point l’Église d’Angleterre comprend la nécessité d’un changement et notre profond engagement à créer une Église plus sûre.”a écrit Justin Welby dans un communiqué de presse. Ces attaques ont été commises par un avocat dans le cadre de ses activités au sein de l’Église anglicane entre les années 1970 et le milieu des années 2010.

« Il est très clair que je dois assumer la responsabilité personnelle et institutionnelle de la longue période traumatisante qui s’est écoulée entre 2013 et 2024 »a déclaré Justin Welby, qui s’était excusé jeudi. « Ces derniers jours ont ravivé le profond sentiment de honte que je ressentais depuis longtemps face aux échecs historiques de l’Église anglicane en matière de sauvegarde »il a continué. «Pendant près de douze ans, j’ai eu du mal à m’améliorer. C’est aux autres de juger ce qui a été fait. »

Plusieurs chefs religieux anglicans réclament depuis plusieurs jours la démission de l’archevêque de Cantorbéry. Cet homme de 68 ans au visage bien connu des Britanniques pour avoir officié lors de plusieurs événements royaux majeurs ces dernières années – notamment aux funérailles de la reine Elizabeth II ou au couronnement du roi Charles III – a immédiatement présenté ses excuses.

Dans la matinée, Justin Welby s’est entretenu indirectement avec le roi, gouverneur suprême de l’Église anglicane, qui a accepté sa démission. “En me retirant, je le fais avec une profonde tristesse pour toutes les victimes et survivants d’agressions”» a déclaré l’homme d’Église, marié et père de famille, jugeant que se mettre à l’écart était « dans le meilleur intérêt de l’Église d’Angleterre ».

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« Attaquant en série »

Si le sommet de l’Église a été officiellement informé de ces faits en 2013, les chefs religieux en avaient connaissance depuis le début des années 1980 mais les ont gardés sous silence dans le cadre d’un « Campagne de dissimulation »a conclu une enquête commandée par l’Église, dans un rapport publié jeudi dernier.

John Smith « est sans doute l’agresseur en série le plus prolifique associé à l’Église d’Angleterre »précise ce rapport, qui détaille les souffrances physiques, sexuelles et psychologiques « brutal et horrible » qu’il a infligé à ses victimes. Par exemple, il emmenait des jeunes garçons chez lui dans le sud de l’Angleterre où il les battait avec une canne, parfois jusqu’à ce qu’ils saignent, en invoquant des justifications théologiques.

Le rapport conclut également que l’archevêque de Cantorbéry « aurait pu et aurait dû » signaler à la police les violences commises par l’avocat à partir de 2013, lorsqu’il est devenu primat de l’Église d’Angleterre. John Smyth est décédé en 2018 en Afrique du Sud, à l’âge de 75 ans, sans avoir été jugé. L’affaire n’a finalement été révélée qu’après la diffusion d’un documentaire par Channel 4 en 2017.

M. Welby a assuré après la publication du rapport qu’il n’avait pas “aucune idée ni soupçon” avant 2013, mais qu’il a reconnu avoir « personnellement, je n’ai pas réussi à assurer » qu’après cette date « Cette horrible tragédie fait l’objet d’une enquête rigoureuse ».

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Plus largement, cette affaire met une nouvelle fois à mal l’institution religieuse anglicane, déjà accusée il y a quatre ans dans un précédent rapport d’avoir permis une ” culture “ permettre aux auteurs de violences sexuelles sur mineurs de ” cacher “ et échapper à la justice. Selon ce rapport, qui s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large portant sur diverses institutions du pays, 390 personnes liées à l’Église anglicane ont été reconnues coupables d’infractions sexuelles commises entre les années 1940 et 2018.

Le Monde avec l’AFP

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