Les perspectives européennes s’assombrissent dans ce contexte politique négatif pour ses exportations et avec une capacité de réaction interne réduite. L’économie chinoise offre une note d’optimisme.
L’élection de Donald Trump à la présidence constitue l’événement principal de la semaine écoulée. Cette nette victoire, en partie anticipée, a provoqué une baisse des taux souverains américains dans un mouvement de pentification et a soutenu le dollar. Ceci est lié à la guerre commerciale annoncée par Trump mais surtout à la lutte contre l’immigration, qui risque de raréfier l’offre de main d’œuvre et de soutenir l’inflation des salaires.
La présidence républicaine a également soutenu les actions américaines (mais pas celles étrangères) en prévision d’un vaste programme budgétaire destiné à soutenir l’économie. Ce dernier effet est susceptible de s’atténuer en cas d’absence de majorité au Congrès, dont le résultat final, plus serré, reste en suspens, contrairement au Sénat où une majorité républicaine est assurée. En revanche, un échec du Congrès ne mettra probablement pas fin aux mesures commerciales ou migratoires. La volonté républicaine de soutenir la production pétrolière a en revanche favorisé une baisse des prix.
Les deux principaux pays de l’UE sont confrontés à un paysage politique fracturé et à une capacité décisionnelle limitée.
Ce succès a eu pour effet d’accélérer l’éclatement de la fragile coalition allemande, la menace supplémentaire sur les exportations liée à la présidence Trump n’ayant pas permis de débloquer les négociations sur un budget un peu plus expansif de 9 milliards d’euros souhaité par le SPD et les Verts. et refusé par le FDP ; Malgré la situation économique difficile de l’Allemagne, elle s’est tenue à la règle d’or de la rigueur budgétaire. Le déclenchement d’élections anticipées ne devrait cependant pas permettre de débloquer cette règle étant donné que la rigoriste CDU devrait diriger la prochaine coalition.
L’élection n’a eu aucun effet sur le comportement de la Fed, qui a abaissé ses taux de 25 points de base. En attendant l’impact potentiel de la nouvelle politique dans le temps, la banque centrale a logiquement pris en compte le fait que le ralentissement du marché du travail s’est mieux équilibré et que l’inflation reste globalement plus modérée. Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont en effet fortement chuté à 12k en octobre contre 100k attendus et 223k en septembre (également impactés par les ouragans et la grève chez Boeing) sans oublier une révision à la baisse de 112k sur les deux mois précédents. et un ISM manufacturier en baisse à 46,5. Le taux de chômage reste néanmoins stable avec des salaires en hausse de 4% et l’activité dans les services reste très résiliente avec un rebond de l’ISM à 56.
La Banque d’Angleterre a également décidé de baisser ses taux de 25 pb mais devrait ralentir en 2025 en raison des dernières décisions budgétaires de soutien à l’économie dont l’impact inflationniste est estimé à 50 pb en 2025.
L’économie chinoise offre une note d’optimisme avec les indicateurs d’activité Caixin PMI de retour en zone d’expansion avec les services à 52 et l’industrie manufacturière à 50,3. L’annonce de mesures de soutien à l’activité a été décevante et l’effet attendu ne devrait pas résoudre les problèmes structurels du pays.
Les perspectives européennes apparaissent fragilisées dans ce contexte politique négatif pour ses exportations et avec une capacité de réaction interne diminuée alors que les deux principaux pays de l’UE doivent faire face à un paysage politique fracturé et une capacité de décision limitée. Les taux et actions européens sont en effet restés décorrélés du marché américain.
Dans ce contexte de hausse du dollar et de perspectives négatives sur les exportations mondiales, nous avons décidé de relever notre score sur les actions américaines, de maintenir notre opinion positive sur les actions chinoises et de réduire celle sur les valeurs émergentes tout en maintenant notre score actions mondiales et nos taux neutres. Nous maintenons notre opinion positive sur les marchés du crédit Investment Grade et émergents.
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