« Influence des idéologies religieuses »
Solie, 24 ans, a fait de son mari le centre de sa vie. Dans une vidéo, elle recommande la soumission à son mari et le fait d’être toujours disponible sexuellement pour lui comme le secret d’un mariage réussi. Tous suivent les principes bibliques.
L’ancienne star de télé-réalité française Haneia (500 000 abonnés), expatriée aux Etats-Unis, a décidé de tout abandonner pour se consacrer entièrement à son mari. “Ma responsabilité est de nourrir la maison.dit celui qui a grandi dans l’église mormone.
Et les trafiquantes en Belgique ?
Le phénomène résonne aux Pays-Bas et en Allemagne mais touche aussi du côté francophone de manière un peu moins extrême. Et en Belgique ? “Le terrain n’est pas tout à fait prêt pour une tendance tradwife, mais elle se produira dans le sillage du mouvement de droite actuel.prédit Sylvie Lausberg, psychanalyste féministe et ancienne présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique. “Aux Etats-Unis, cela est lié à la forte influence des idéologies religieuses qui valorisent le rôle de la femme dans la maison, ou en complément de l’homme, « un ventre fertile », etc. C’était un modèle dans les années 1950 qui s’accompagnait d’un bien-être matériel (apparition de l’aspirateur, etc.), d’un imaginaire responsabilisant pour les femmes capables de prendre soin d’elles-mêmes. La période d’après-guerre constitue une période charnière, pas nécessairement préjudiciable à l’épanouissement des femmes. Aujourd’hui, le problème de cette tendance est qu’elle place les femmes dans une situation de dépendance économique, car elles ne gagnent pas d’argent. Il y a un prix à payer.
Un modèle attractif
Au fil des années de luttes, les femmes ont obtenu davantage de droits et de responsabilités. Mais cela ne réduit pas pour autant ses tâches ménagères (s’occuper de la maison et des enfants). Dans le même temps, l’homme voit sa façon de se comporter remise en question. Le sol est fertile pour faire pousser les graines de la tradwife.
« Il y a un mouvement de pendule, nous sommes à une époque où les femmes ont beaucoup de poids dans la société. Ce modèle des années 50 peut paraître séduisant, on n’est pas sous pression tout le temps : on peut organiser sa journée, avoir le temps de s’occuper des enfants Mais on ne voit pas qu’on remet la femme dans une case qui peut paraître gratifiant alors qu’en réalité on organise sa dépendance financière et son isolement social : selon le modèle souvent religieux de. complémentarité, la femme, garante du ciment de la famille, est confinée au foyer tandis que l’homme travaille à l’extérieur. Cela conduit à la réhabilitation des stéréotypes sur la femme. On voit alors que, mise à la disposition de l’homme, la femme n’a pas d’argent. droits et son rôle est de soutenir et de prendre soin de l’homme», explique Sylvie Lausberg qui appelle à mettre en place des garde-fous.Ce modèle de tradwife rencontre également les frustrations et les angoisses des hommes qui peinent à trouver leur place dans une société égalitaire. Aujourd’hui, il faut créer un nouveau modèle qui prenne en compte tous ces paramètres.
Les féministes font de plus en plus de bruit aujourd’hui mais les mentalités mettent du temps à changer. « Il existe des vestiges des générations et des modèles éducatifs passés et cette nouvelle tendance s’y ajoute. Cela peut très bien correspondre, d’autant que la réponse est très faible : le féminisme universaliste n’existe plus en Belgique. « Il n’y a plus beaucoup de voix qui pèsent dans le monde associatif pour décrypter les dangers de ces retours aux rôles traditionnels, sous couvert de respect des convictions religieuses ou politiques, qui sont en réalité souvent des positions misogynes. »se lamente-t-elle.
Et surtout, rien n’est acquis. Pour Sylvie Lausberg, le retour en arrière est déjà en cours. “Les progrès en faveur des droits des femmes sont contestés en Belgique. La question est de savoir à qui correspondra cette image idéalisée de la femme au foyer. En Hainaut, le nombre important de grossesses adolescentes témoigne aussi d’une forme de valorisation sociale liée à la maternité, mais bien souvent ces jeunes couples ne durent pas et c’est la fille qui, finalement, se retrouvera seule avec un enfant sans diplôme ni diplôme. argent.”
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