le royaume introduira temporairement la mesure à ses frontières terrestres à partir du 9 décembre

Publié le 18/10/2024 à 13h40

Les députés allemands ont adopté vendredi un projet de loi durcissant encore la politique migratoire de leur pays, dans un contexte de montée de l’extrême droite après des attaques meurtrières au couteau ces derniers mois. Pour limiter l’immigration clandestine, l’Allemagne avait déjà rétabli les contrôles à ses frontières en septembre dernier.

Le texte du gouvernement prévoit ici notamment la suppression des aides aux demandeurs d’asile entrés pour la première fois dans un autre pays de l’UE, des expulsions plus faciles pour les réfugiés ayant fait usage d’armes, ou encore des pouvoirs supplémentaires pour les forces de l’ordre.

Les réfugiés qui retournent temporairement dans leur pays d’origine ne bénéficieront « généralement » plus de protection en Allemagne, tout comme ceux qui commettent des crimes antisémites ou homophobes, selon le texte adopté.

Sous la pression de l’aile gauche de son propre parti, la ministre social-démocrate de l’Intérieur, Nancy Faeser, a néanmoins dû atténuer une mesure essentielle.

Une suppression totale de l’aide aux demandeurs d’asile entrés dans un autre pays de l’UE avant de venir en Allemagne ne sera donc possible que si le retour des demandeurs d’asile vers ce pays tiers « est légalement et effectivement possible ». Il est également exclu dans les cas où des enfants sont impliqués.

La coalition du chancelier Olaf Scholz a présenté son projet en août, à la suite d’un triple meurtre au couteau commis par un Syrien soupçonné de liens avec l’organisation jihadiste Etat islamique lors d’une fête dans la ville de Solingen (ouest).

En juin, une autre attaque au couteau, attribuée à un Afghan lors d’un rassemblement anti-islam à Mannheim (sud-ouest), avait fait un mort, un policier qui était intervenu.

Ces drames ont alimenté la progression du parti d’extrême droite AfD, hostile aux migrants, qui a remporté pour la première fois une élection régionale en septembre et réalisé des scores historiquement élevés dans deux autres régions.

Le projet de loi doit encore être validé vendredi par la chambre haute du parlement pour entrer en vigueur.