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Le chef de l’Église anglicane Justin Welby sous pression après le scandale de maltraitance d’enfants

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Justin Welby à Londres, le 14 septembre 2022. RICHARD HEATHCOTE / AP

Le chef spirituel des anglicans, Justin Welby, est dans la tourmente : l’Église d’Angleterre est accusée d’avoir étouffé un scandale qui a fait plus de 130 victimes, principalement des garçons mineurs, agressées physiquement et sexuellement par un avocat lié à l’institution religieuse. Plusieurs responsables religieux anglicans réclament depuis plusieurs jours la démission de Justin Welby, archevêque de Canterbury, à la suite d’un rapport accablant sur la gestion de cette affaire par l’Église d’Angleterre qu’il dirige.

S’il s’est immédiatement excusé, c’est un coup dur pour cet homme de 68 ans au visage bien connu des Britanniques pour avoir officié lors de plusieurs grands événements royaux ces dernières années, dont les funérailles de la reine Elizabeth II et le couronnement du roi. Charles III.

Entre les années 1970 et le milieu des années 2010, John Smyth, un avocat qui dirigeait une association caritative animant des camps de vacances avec l’Église d’Angleterre, a été accusé d’avoir agressé 130 garçons et jeunes hommes au Royaume-Uni puis en Afrique, notamment au Zimbabwe et dans le Sud. L’Afrique, où il s’était installé.

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Si le sommet de l’Église a été officiellement informé de ces faits en 2013, les chefs religieux en avaient connaissance depuis le début des années 1980 mais les ont gardés sous silence dans le cadre d’un « Campagne de dissimulation »a conclu une enquête commandée par l’Église, dans un rapport publié jeudi dernier.

John Smith « est sans doute l’agresseur en série le plus prolifique associé à l’Église d’Angleterre »précise ce rapport, qui détaille les souffrances physiques, sexuelles et psychologiques « brutal et horrible » qu’il a infligé à ses victimes. Par exemple, il emmenait des jeunes garçons chez lui dans le sud de l’Angleterre où il les battait avec une canne, parfois jusqu’à ce qu’ils saignent, en invoquant des justifications théologiques.

Le rapport conclut également que l’archevêque de Cantorbéry « aurait pu et aurait dû » signaler à la police les violences commises par l’avocat à partir de 2013, lorsqu’il est devenu primat de l’Église d’Angleterre. John Smyth est décédé en 2018 en Afrique du Sud à l’âge de 75 ans sans avoir été jugé. L’affaire n’a finalement été révélée qu’après la diffusion d’un documentaire par Channel 4 en 2017.

« Horrible tragédie »

Justin Welby a assuré après la publication du rapport qu’il n’avait aucun “aucune idée ni soupçon” avant 2013, mais qu’il a reconnu avoir « personnellement, je n’ai pas réussi à assurer » qu’après cette date « Cette horrible tragédie fait l’objet d’une enquête rigoureuse ».

Malgré ses excuses, trois membres du Synode général, l’organe élu chargé de décider des questions de doctrine de l’Église anglicane, ont lancé ce week-end une pétition appelant à sa démission. Lundi, il avait recueilli plus de 4 000 signatures. Ils dénoncent le « responsabilité particulière » de l’archevêque de Cantorbéry et estime que sa position “n’est plus tenable”. L’archevêque de Newcastle, Helen-Ann Hartley, a également demandé sa démission lundi, compte tenu de sa position. « intenable » et ajoutant que l’Église « risque de perdre complètement en crédibilité ».

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Ce n’est pas la première fois que l’archevêque est interpellé au sein même de l’institution. L’année dernière, son soutien à une réforme adoptée après des débats houleux pour permettre la bénédiction des unions civiles et des mariages des couples de même sexe avait suscité des critiques. Ordonné diacre en 1992 après une carrière lucrative dans le pétrole et la finance, Justin Welby a toujours affiché des opinions modérées sur les questions sociales qui divisent traditionnellement l’Église.

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Plus largement, cette affaire met une nouvelle fois à mal l’institution religieuse anglicane, déjà accusée il y a quatre ans dans un précédent rapport d’avoir permis une ” culture “ permettre aux auteurs de violences sexuelles sur mineurs de ” cacher “ et échapper à la justice. Selon ce rapport, qui s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large portant sur diverses institutions du pays, 390 personnes liées à l’Église anglicane ont été reconnues coupables d’infractions sexuelles entre les années 1940 et 2018.

Cet été, l’Église a dû présenter ses excuses pour la manière dont elle a traité le cas d’un prêtre soupçonné de présenter un risque pour les enfants et à qui on a proposé une forte somme pour quitter ses rangs.

Le Monde avec l’AFP

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