Tenth Vendée Globe –
Le départ de la célèbre course a été donné
Une quarantaine de skippers s’élancent dimanche au large des Sables-d’Olonne pour un périple de plus de deux mois autour de la planète.
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“Comprimés par l’émotion”, les 40 skippers de la 10e édition du Vendée Globe sont repartis dimanche pour un nouveau tour du monde en solitaire, plébiscités par des centaines de milliers de personnes rassemblées aux Sables-d’Olonne pour leur dire au revoir.
Les dernières heures passées à terre par ces héros de la mer ont, comme à chaque édition depuis 1989, attiré un public bien plus large que les simples passionnés de voile, preuve de la fascination exercée par cette extraordinaire aventure humaine.
A 13h02, tous les marins impliqués ont débuté sereinement leur voyage, aidés par une belle météo et un vent léger (4 à 7 nœuds en moyenne) limitant fortement les risques de collision entre bateaux.
Finalement seul, Louis Burton barre assis et en toute tranquillité vers le large, contraste total avec la ferveur matinale qui s’empare des côtes de la cité vendéenne.
Longs câlins
Car quelques heures plus tôt, les aspirants tourdumondistes avaient foulé un à un le ponton d’honneur des Sables-d’Olonne sous les acclamations pour regagner leur bateau où des techniciens triés sur le volet s’affairaient aux derniers préparatifs.
Le navigateur Charlie Dalin (Macif), qui a le statut de grand favori, a été le premier à participer à cette émouvante tradition dès 7h22. Sollicité par de nombreux médias et responsables, il a réservé ses dernières minutes à terre, avant plus de deux mois en mer, pour de longues étreintes avec son fils et sa femme.
« Très heureux, super heureux de débuter ce deuxième Vendée pour moi. Nous avons travaillé dur pour être prêts, c’est vraiment un jour de fête”, a-t-il déclaré en souriant.
Pendant plus de deux heures, les « adieux » ont eu lieu entre les skippers et leurs proches, sous les yeux bienveillants des anciens vainqueurs.
“Tout le monde pleure”
“J’ai un peu moins de papillons dans le ventre en restant à quai, mais c’est toujours aussi fou de voir ces émotions”, appréciait Vincent Riou, vainqueur en 2005.
“Ça va le faire, c’est une régate comme une autre, c’est juste une petite course”, a tenté de dire Yoann Richomme à sa mère en pleurs.
A 23 ans, Violette Dorange (Devenir) a été la dernière à quitter les terres à 9h37, encouragée par Catherine Chabaud, première femme à terminer le Vendée Globe en 1997.
« Je lui ai répété ce que ma mère m’avait dit avant mon départ : ‘partez libre et léger, ne vous occupez pas de vos émotions’ », explique le marin.
Descendez le canal légendaire
Mission accomplie. Très souriante sur les pontons, la plus jeune des partantes a fini par s’effondrer d’émotion, en descendant le mythique chenal, dont les quais étaient bondés dès le lever du jour.
Depuis le pont de leurs monocoques de 18 mètres, le Japonais Kojiro Shiraishi (DMG Mori) et le Chinois Jingkun Xu (Singchain team Haikou), en tenue traditionnelle, ont découvert cornes de brume et banderoles de soutien à perte de vue.
Les balcons des immeubles bordant le chenal étaient bondés, leurs occupants scandant le nom de chaque marin passant devant eux.
« Nous nous retrouvons tous tout petits au milieu de la foule. Tout le monde à bord du bateau pleure, les gens sur les quais pleurent, on ne peut pas se retenir, on est compressé partout par l’émotion”, a déclaré quelques jours avant le départ le Suisse Alan Roura (Hublot), qui lance pour le troisième temps.
Vers un record ?
Quelques minutes avant le coup de feu, le dernier membre de l’équipage des voiliers a sauté à la mer. «Un moment qui peut être assez brutal», a déclaré Samantha Davies, (Initiatives Coeur), à la veille de sa 4e participation.
“On se dit qu’on a trois mois devant soi, seul, et en même temps il faut vite se recentrer sur la course”, ajoute le marin de 50 ans. Devant les étraves, 24 300 milles théoriques, soit 45 000 km, à parcourir sans aide extérieure.
Le plus rapide à avoir jamais réalisé l’exercice est Armel Le Cléac’h en 2016/2017 (74 jours et 3 heures). La vitesse et la fiabilité des bateaux de cette 10ème édition laissent penser que le record pourrait tomber en début d’année prochaine.
Mais la météo des premiers jours de course ne jouera pas en leur faveur. Comme dimanche, le petit temps devrait limiter les risques de casse et également ralentir sensiblement la flotte jusqu’aux côtes du Cap Finisterre, en Espagne.
Les premiers marins sont attendus en Vendée mi-janvier pour retrouver leurs proches et une foule nombreuse.
AFP
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