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Pourquoi et comment Biden cherche à « mettre les institutions à l’épreuve de Trump » avant son départ

Avec son deuxième mandat, Donald Trump devrait disposer d’un champ d’action bien plus large que lors de sa première présidence, durant laquelle certains garde-fous limitaient ses prises de décision parfois radicales. Cette fois, le contexte politique a changé : le Sénat sera républicain et les choses se passent bien pour la deuxième chambre du Congrès également. Des éléments qui augurent d’un mandat plus radical, sans contre-pouvoirs solides.

Le président sortant (mais toujours en fonction) Joe Biden dispose donc d’un délai très court pour consolider certains de ses acquis et son héritage politique. Un peu moins de trois mois le séparent de la passation du pouvoir, qu’il souhaite « douce » et apaisée. Le compte à rebours est lancé pour « mettre la Maison Blanche à l’épreuve de Trump ».

Purge politique et administrative contre les « ennemis intérieurs »

Pour son retour à la Maison Blanche, Donald Trump envisage de s’entourer de partisans en remplaçant une grande partie de l’administration fédérale par des sympathisants. Le Projet 2025, soutenu par le groupe conservateur Fondation du patrimoinevise à « démanteler l’État administratif ». En outre, l’Agenda 47 de Trump annonce des mesures radicales pour « nettoyer l’État profond » dès son premier jour de mandat, notamment un décret visant à redonner au président le pouvoir de licencier des fonctionnaires qu’il jugerait « déloyaux ».

La principale mesure, connue sous le nom de Annexe Fréorganiserait la bureaucratie en rendant jusqu’à 50 000 (contre 4 000 actuellement) postes fédéraux accessibles aux nominations politiques. Les syndicats de fonctionnaires ont exprimé leurs craintes, indiquant que Annexe F Cela pourrait affecter bien plus de postes que le nombre avancé par les partisans de Trump, qui ont déjà constitué une liste de 20 000 candidats prêts à occuper des postes clés dans l’administration. L’objectif ? Assurer une fidélité sans faille. Une stratégie qui pourrait compromettre l’indépendance administrative et mettre sous contrôle politique les institutions censées limiter l’influence présidentielle.

Donald Trump félicite son colistier en annonçant sa victoire en Floride.– Damon Higgings / The Palm Beach Post / USA Today Network / Sipa

Consolidez votre héritage politique

Pour garantir une protection durable des droits civiques, Biden prévoit de renforcer les protections fédérales dans des domaines sensibles comme les droits des minorités, le droit à l’avortement et les droits des LGBT. Selon le journaliste Ian Millhiser de Voix« Biden pourrait utiliser les décrets pour ériger des barrières juridiques difficiles à renverser », en espérant que certaines protections restent en place malgré l’arrivée au pouvoir de Trump.

Sur le front de l’environnement et de la santé, Biden pourrait également nommer de hauts responsables fidèles au sein d’agences fédérales comme l’EPA (Environmental Protection Agency) ou le ministère de la Santé. L’idée est de rendre plus difficile le démantèlement de programmes cruciaux pour la santé publique et la protection de l’environnement.

Notre dossier sur l’élection présidentielle américaine

« Verrouiller les alliances internationales »

Sur le plan international, Biden pourrait consolider des alliances pour ancrer la position des États-Unis sur la scène mondiale. La journaliste Susan Glasser explique qu’en renforçant les partenariats avec des alliés clés, Biden pourrait « conclure des alliances qu’il serait coûteux d’ignorer, même pour un président comme Trump ».

Avant la fin de son mandat, Joe Biden devrait également renforcer la résistance contre l’administration Trump en mobilisant les gouverneurs et les législatures démocrates. Ces États pourraient créer une coalition pour adopter des lois locales qui protégeraient les droits civils ou environnementaux, avant même que les mesures fédérales ne soient mises en œuvre. Selon le politologue Hans Noel qui s’est exprimé sur Infos cela pourrait « permettre de bloquer certaines politiques fédérales, notamment dans des Etats comme la Californie ou New York ».

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Un rempart demeure : le système judiciaire

Même si Trump a nommé de nombreux juges conservateurs, le système judiciaire reste un rempart contre les abus de pouvoir. Biden pourrait travailler avec des avocats et des juges indépendants pour maintenir l’équilibre des pouvoirs et empêcher l’invalidation de protections essentielles.

Mais le contexte juridique autour de Trump évolue de manière complexe. Le juge chargé de l’affaire d’ingérence électorale de 2020 a annulé tous les délais de procédure restants alors que l’équipe du procureur spécial Jack Smith réfléchit à la manière de traiter les accusations à l’approche du procès. investiture présidentielle. Selon le ministère de la Justice, un président en exercice ne peut pas être poursuivi en justice, une règle qui pourrait protéger Trump pendant son mandat. Comme l’explique une Source citée par Presse associéeL’équipe de Smith a besoin de temps pour « évaluer cette circonstance sans précédent et déterminer les mesures à prendre ».

 
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