Au lendemain d’un retour politique spectaculaire qui a stupéfié l’Amérique et le monde, près d’une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement sont attendus dans la capitale hongroise pour un sommet de la Communauté politique européenne (CPE), avant un conclave plus restreint réunissant uniquement les 27 membres de l’UE. Vendredi.
Devenu soutien à l’Ukraine, menace de désengagement militaire, retour des droits de douane, enjeux environnementaux : l’arrivée prochaine à Washington de l’imprévisible homme d’affaires, quatre ans après la fin de son premier mandat, place l’UE et les pays qui lui sont proches face à des défis vertigineux. .
Le résultat de ces élections oblige l’UE à ouvrir les yeux
« Les Européens ont vraiment le couteau sous la gorge », summarizes Sébastien Maillard, from the Jacques Delors Institute. «Le résultat de ces élections oblige l’UE à ouvrir les yeux. C’est peut-être dans des situations comme celles-ci que les choses peuvent être faites. »
Malgré les appels répétés ces derniers mois en faveur d’une plus grande « autonomie stratégique » Union européenne, le bloc semble pris de court face à un second mandat qu’il espérait éviter. “Pour parler franchement, je ne pense pas qu’ils se soient vraiment préparés à un tel scénario.”résume Guntram Wolff, du groupe de réflexion Bruegel. “Il n’existe pas de plan élaboré sur la voie à suivre, ni au niveau européen, ni au niveau franco-allemand.”
Pourtant, le célèbre couple, sans qui la machine européenne se grippe inévitablement, est en mauvaise posture. En France, Emmanuel Macron est fragilisé après la défaite de son camp aux législatives. En Allemagne, Olaf Scholz vient de limoger son ministre des Finances Christian Lindner, signant la fin de la coalition avec les libéraux, et le pays se dirige vers des élections anticipées.
Le président français a certainement pris l’initiative de s’entretenir avec la chancelière allemande dès la victoire de Donald Trump, pour affirmer ensemble la nécessité d’une “Une Europe plus unie, plus forte, plus souveraine dans ce nouveau contexte.” Mais, au-delà de cette volonté affichée, le risque de désunion au sein des 27 est réel.
Face au « choc des droits de douane »
“Je pense qu’il y aura de vraies différences (entre les dirigeants européens) et que cela se verra”estime Ian Lesser, du German Marshall Fund. “Lorsque l’équipe Trump prendra ses fonctions (le 20 janvier), elle n’hésitera pas à les encourager.”
En matière économique, face au « choc des droits de douane » annoncé, le danger est que « tout le monde va à Washington pour son voyage », selon les mots de Sébastien Maillard.
Donald Trump, qui pendant la campagne comparait l’UE à une « mini Chine » qui abuse de son allié américain en accumulant des excédents commerciaux massifs, dit vouloir augmenter les droits de douane entre 10 et 20 % pour tous les produits entrant aux Etats-Unis. -Uni.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a continué à afficher son soutien à son « ami » de Floride et a immédiatement salué son « un succès retentissant »jouera une partition unique et périlleuse à Budapest en recevant les dirigeants européens.
L’attitude de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, que ses détracteurs lui reprochent d’être trop atlantiste, sera également scrutée de près lors de ce premier sommet post-électoral américain. Envoi de ses félicitations “chaud” face à Donald Trump, elle est restée très prudente dans sa première réaction, se limitant à réaffirmer l’importance de « partenariat entre les peuples » Européen et américain.
Un rassemblement plus grand que l’UE
L’objectif du CPE, initialement imaginé par Emmanuel Macron, est de rassembler bien plus large que l’Union européenne. Au-delà des 27 membres du bloc, une vingtaine de pays étaient invités, des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l’UE : candidats déclarés (et impatients) à l’adhésion, pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps. et le Royaume-Uni, qui a choisi d’en sortir en trombe.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a félicité mercredi son « ami » Donald Trump, fait partie des dirigeants attendus pour cette 5e édition. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays craint une baisse de l’aide américaine, a également annoncé son arrivée.
Pour ce plus grand rendez-vous diplomatique jamais organisé en Hongrie, Viktor Orban a choisi le flamboyant stade Puskas Arena, du nom du légendaire footballeur Ferenc Puskas, symbole de sa passion pour le football.
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