Santé reproductive –
Le Rwanda veut autoriser la contraception dès 15 ans
La loi, qui doit être discutée et votée dans les prochains jours, devrait se heurter à des voix opposées dans ce pays conservateur.
Publié : 06.11.2024, 17h50
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Le ministre rwandais de la Santé a déposé un projet de loi visant à permettre aux adolescentes de 15 ans et plus d’avoir accès aux services de santé reproductive, notamment à la contraception, pour limiter les grossesses non désirées.
La « loi réglementant les services de santé », présentée mardi au Parlement, doit être discutée et votée dans les prochains jours. Elle devrait se heurter à des voix qui s’y opposent dans ce pays conservateur.
« L’inaccessibilité aux services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents, y compris la contraception, entraîne des taux élevés de grossesses non désirées », a déclaré le ministre de la Santé, Sabin Nsanzimana, en présentant le projet aux députés.
Ses partisans soutiennent également que la loi actuelle est discriminatoire à l’égard des adolescentes en leur refusant le droit de prendre des décisions concernant leur santé reproductive, l’âge de la majorité sexuelle au Rwanda étant de 18 ans.
“Certains ne sont toujours pas ouverts à l’idée”
En 2022, le Parlement a rejeté une initiative similaire, souligne néanmoins Aflodis Kagaba, directeur exécutif de l’ONG « Initiative pour le développement de la santé », qui a participé à l’élaboration du projet de loi.
“Malheureusement, certaines personnes ne sont toujours pas ouvertes à cette idée”, a-t-il déclaré à l’AFP, tout en indiquant avoir partagé “beaucoup de recherches et de faits montrant que les jeunes sont sexuellement actifs et qu’il faut les protéger”.
«Je ne voterai pas pour ce projet de loi. A 15 ans, on est encore un enfant, mais avec une telle loi, les adultes vont facilement l’exploiter et l’abuser sexuellement sans conséquences”, a déclaré à l’AFP la députée Christine Mukabinani, du parti PS Imberakuri.
Selon le ministère de la Santé, le Rwanda enregistre de plus en plus de grossesses précoces. Entre janvier et juin 2024, plus de 10 000 grossesses précoces ont été enregistrées.
L’avortement au Rwanda n’est légal que s’il résulte d’un viol, d’un inceste ou d’un mariage forcé.
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