FIGAROVOX/TRIBUNE – Mardi dernier, Emmanuel Macron s’est exprimé devant le Parlement marocain sur les « années Al Andalus ». Pour susciter le respect de ses hôtes, le président aurait été plus sage de ne pas vanter ce mythe réfuté par les historiens, souligne le normalien Jean-Loup Bonnamy.
Normalien et professeur agrégé, Jean-Loup Bonnamy est docteur en philosophie. Il a récemment publié L’Occident désorienté published by L’Observatoire.
«L’histoire justifie ce que nous voulons» dit Paul Valéry. C’est peut-être pour illustrer ce propos qu’Emmanuel Macron a voulu réactiver le mythe d’Al-Andalus lors de son voyage au Maroc. Saluant curieusement une invasion étrangère du territoire national, le président de la République a déclaré à ses hôtes marocains : «Les années d’Al Andalus ont fait de l’Espagne et du sud de la France un vivier d’échanges avec votre culture».
Quel est le mythe d’Al-Andalus ? C’est l’idée selon laquelle la présence musulmane en Espagne (711 – 1492) aurait été une période dorée et tolérante, propice à la cohabitation harmonieuse des différentes cultures et des trois grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam). Cette vision a été forgée par les historiens européens du XIXe siècle, critiques à l’égard du catholicisme…
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