Le duel acharné entre Kamala Harris et Donald Trump s’est transformé en une véritable guerre des sexes.
Jamais les hommes et les femmes n’ont été aussi polarisés. Ce qu’on appelait autrefois « l’écart entre les sexes » est devenu un véritable gouffre.
Mais le sort des élections en dépend.
Liberté
Cet écart n’est pas nouveau. Les femmes préfèrent les démocrates, les hommes préfèrent les républicains.
Mais cette campagne a accentué le phénomène.
Sans jamais l’évoquer, Kamala Harris bénéficie de la promesse de devenir la première femme présidente des Etats-Unis.
Surtout, elle a relancé habilement le débat sur le droit à l’avortement. De libre choix, il est devenu le symbole du droit fondamental des femmes d’accéder à l’idéal américain de liberté.
Ajoutez son adversaire misogyne, coupable d’agression sexuelle civile, au discours machiste digne des années 50 ; les femmes ont des raisons de se mobiliser.
Colère
Loin de s’excuser, Donald Trump s’est plutôt appuyé sur la vengeance masculine pour défier les jeunes hommes peu instruits.
Leur colère est sourde, mais réelle. Ils se sentent marginalisés par les énormes changements sociaux de ces dernières années.
Après une décennie passée à parler des minorités, des droits des trans, des privilèges des blancs, il leur a dit : « Je vous vois, je vous entends, vous avez le droit d’être des hommes. »
Une belle gourmandise à utiliser au quotidien. “La masculinité est menacée.” “Nous en avons assez des femmes sans enfants avec leurs chats.”
Une brève publicité d’Elon Musk qualifiant Kamala Harris de « p**** ».
Ces jeunes hommes ont trouvé leur champion. Ils ont bu ses propos dans la litanie des podcasts apolitiques.
Mieux encore, cette rage permet de transcender le facteur racial et ouvre la porte à une partie de l’électorat noir pour Donald Trump.
Aux urnes !
Du masculinisme au féminisme, Kamala Harris a un avantage de 15% auprès des femmes. Celle de Donald Trump chez les hommes est également de 15 %.
Toutefois, les femmes votent davantage que les hommes.
Il est l’espoir du camp Harris. Les femmes sauveront sa campagne.
D’ailleurs, dans l’Iowa, fief républicain, un vent pro-démocratique s’est même levé à perte de vue depuis le début de la campagne.
Les femmes de plus de 65 ans et les indépendantes ont soudainement pris le train féministe de Kamala Harris avec une marge qui dépasse 30 %. Du jamais vu auparavant !
C’était pour le moins révélateur de voir le roi de la masculinité toxique s’entourer soudainement de femmes en rose pour ses derniers rassemblements.
Le doute est présent.
Combien de femmes jusqu’alors discrètes répondront à l’appel de Julia Roberts qui, dans une savoureuse publicité, rappelle que « ce qui se passe dans l’urne reste dans l’urne » ?
C’est le bon moment pour dire que ça suffit !
D’ailleurs, d’Oprah Winfrey à Lady Gaga en passant par Katy Perry, des icônes féministes américaines étaient lundi aux côtés de Kamala Harris pour le crier haut et fort.
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