En visite à Montréal, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés a invité dimanche la population à se mobiliser « non seulement dans la rue, mais aussi devant les tribunaux » pour forcer le gouvernement canadien à « respecter le droit international ».
«Je ne demande pas la charité au gouvernement canadien et je ne fais pas appel à son sens de la moralité. Je lui demande de respecter le droit international», a insisté Francesca Albanese lors de cette conférence de presse organisée par la coalition québécoise URGENCE Palestine avec la Ligue des droits et libertés.
En tournée dans quatre villes canadiennes, Francesca Albanese a présenté son dernier rapport intitulé Effacement colonial par le génocide.
Elle en a profité pour rappeler les obligations de tous les pays membres des Nations Unies face à ce qu’elle a qualifié de « génocide du 21 ».e siècle » et a présenté ses recommandations au Canada, en particulier.
Interroger les gouvernements
Selon elle, l’État canadien abdique ses « responsabilités » en continuant à envoyer des armes à Israël et à entretenir des liens et des partenariats avec cet « État d’apartheid » qui commettrait un « génocide » du peuple palestinien.
Elle recommande un « embargo total sur les armes » de la part du gouvernement canadien qui doit « reconnaître ce que fait Israël ».
L’avocat d’origine italienne a vivement critiqué l’ouverture d’un bureau québécois à Tel-Aviv ainsi que les investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans des intérêts israéliens.
Elle a demandé aux gouvernements canadien et québécois de « faire preuve de transparence » et de procéder à un audit de tous les partenariats entretenus en Israël, qu’ils soient politiques, économiques, militaires ou culturels.
“Le Canada doit revoir toutes ses relations militaires, économiques et stratégiques avec Israël”, a-t-elle insisté, assurant que ses exigences ne signifient pas qu’elle veut “la destruction d’Israël” et que son “discours serait le même, quel que soit l’Etat en présence”. question.
Les limites de l’ONU
Le rapporteur estime que ce « génocide » démontre les limites des Nations Unies dans l’application du droit international.
« Le génocide en cours en ce moment est sans doute la conséquence du statut exceptionnel [d’État non membre observateur] que la Palestine à l’ONU.
« Le monde goûte désormais le fruit amer de l’impunité accordée à Israël », a insisté celui qui affirme que de nombreux Etats membres de l’ONU « trahissent » les principes qui ont conduit à la création de cette organisation.
Elle estime qu’un plus grand respect du droit international dans le conflit à Gaza bénéficierait aussi bien au peuple israélien qu’au peuple palestinien.
Francecsa Albanese devait prononcer un discours lors de la conférence du Conseil de coordination 4 Palestine qui a eu lieu à Montréal vendredi et samedi derniers. Elle a annulé cette comparution lorsqu’elle a appris qu’un chef du groupe Samidoun, récemment ajouté à la liste des groupes terroristes par le Canada, devait également y participer.
Lors de la conférence de presse de dimanche, elle n’a pas souhaité prendre position sur ce groupe puisqu’elle ne le connaissait pas suffisamment, assurant avoir choisi de se retirer pour éviter polémiques et distractions.
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