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« Nous ne sommes pas des sauvages » à Springfield

CHAMP DE PRINTEMPS | Encore ébranlée par les propos diffamatoires de Donald Trump et JD Vance, la communauté haïtienne de Springfield est exaspérée que certains pensent encore que ses membres mangent des chats et des chiens.

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« Bien sûr, ce n’est pas vrai. Les Haïtiens ne mangent pas d’animaux, ce n’est pas dans notre culture », s’amuse Yves Pierre, un immigré haïtien qui vit dans cette petite ville de l’Ohio depuis cinq ans.

La Revue est allé chez Rose Goute Créole et Kékét Bongou, deux restaurants haïtiens. Sans surprise, il n’y avait ni chat ni chien au menu, mais plutôt des plats typiques de ce pays situé dans les Caraïbes, comme le griot, qui était excellent.

Toute l’histoire a commencé lorsqu’une citoyenne racontait sur un groupe Facebook de Springfield qu’une connaissance qui avait perdu son chat l’avait finalement retrouvé pendu devant la maison de son voisin haïtien qui le découpait pour le manger.

Plus d’un mois après le débat télévisé où Donald Trump accusait à tort cette communauté de plus de 15 000 personnes de manger les chats et les chiens de ses voisins, l’agacement est toujours bien présent.

Campagne de peur

La publication fait rapidement le tour du pays avant d’être reprise par Donald Trump et son colistier, JD Vance, également sénateur de l’Ohio.

« Les Haïtiens ne sont pas capables de tuer et de manger des chats et des chiens ! Nous ne sommes pas des sauvages», s’agace la jeune Westerlie Pierre Fils, qui dénonce cette campagne de dénigrement raciste.

« Il fait tout ce qu’il peut pour effrayer la population, nous voulons juste travailler ici », explique la jeune femme de 27 ans, qui envoie de l’argent à toute sa famille restée en Haïti.

Pots cassés

Les résidents qui ont immigré à Springfield sont encore en train de ramasser les morceaux.

«C’est très grave de dire des choses fausses comme ça», dénonce Ketlie Moise, propriétaire du restaurant Kékét Bongou, ouvert en avril 2024.

Photo CLARA LOISEAU

Pour Westerlie Pierre Fils, qui vit en Floride comme de nombreux immigrants, toute la communauté haïtienne est encore sous le choc.

Yves Pierre est d’accord.

« Même si cela s’est avéré faux, il était trop tard, le mal a été causé à notre communauté. Le mal se propage toujours plus facilement que le bien », dit-il.

 
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