ils filment l’arrivée de l’eau à Valence et comment tout est devenu chaotique en quelques secondes

Le bilan des inondations meurtrières dans l’est de l’Espagne s’élève désormais à 155 personnes, ont annoncé jeudi les autorités de la région de Valence. L’agence EFE avait précédemment fait état de 140 décès, après un premier bilan officiel de 95 décès communiqué mercredi. La région de Valence a été submergée mardi et mercredi par des pluies torrentielles, provoquées par une goutte froide, qui ont provoqué des inondations d’une gravité historique.

La montée des eaux a été très brutale, et si les messages d’alerte ont mis du temps à être envoyés, la surprise a été totale pour de nombreux riverains. Plusieurs vidéos partagées sur les réseaux montrent l’arrivée de l’eau à Valence : il n’a fallu que quelques secondes pour que le torrent envahisse les rues.

Voici le résultat peu après :

Des milliers d’automobilistes surpris par les inondations

Mardi soir, les automobilistes ont été bloqués par des crues soudaines. Les autorités ont indiqué mercredi soir que 1.200 personnes étaient toujours coincées dans leurs véhicules.

La preuve en images des autoroutes AP-7 et A-3, filmées jeudi depuis les airs, où des véhicules par dizaines et dizaines sont complètement abandonnés. Les automobilistes n’ont eu d’autre choix que de fuir la montée des eaux en abandonnant leurs effets personnels.

“Il y a des cadavres dans certains véhicules”

Jeudi, les sauveteurs fouillaient les décombres et les épaves de véhicules trempées de boue à la recherche de personnes disparues. Appuyés par des hélicoptères, ils utilisent des excavatrices et des tracteurs équipés de pompes pour déblayer les rues, devenues de véritables scènes de chaos.

L’alerte rouge actuelle a été levée par la Protection civile, mais cinq régions d’Espagne restent en alerte orange aux pluies et aux inondations : l’Andalousie, l’Aragon, la Catalogne, la région de Valence et les îles Baléares. La maire de Valence, María José Catalá, a observé jeudi une minute de silence devant la mairie avec l’ensemble du conseil municipal en mémoire des victimes.

Les inondations ont emporté des ponts, détruit des routes et des voies ferrées et englouti les récoltes dans cette région qui produit près des deux tiers des agrumes cultivés en Espagne. Selon le ministre des Transports Oscar Puente, environ 80 kilomètres de routes sont impraticables dans l’est, en raison des dégâts mais aussi de l’accumulation de véhicules abandonnés ou bloqués par la montée des eaux boueuses.

“Malheureusement, il y a des cadavres dans certains véhicules”, a déclaré le ministre à la presse. Il a ajouté qu’il faudrait deux à trois semaines pour rétablir le trafic ferroviaire entre Valence et Madrid.

Une année de pluie en 8 heures

Selon les météorologues, l’équivalent d’une année de pluie est tombé mardi en huit heures dans certaines parties de Valence. La tempête qui a provoqué les pluies torrentielles s’est depuis déplacée vers le nord-est. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a visité jeudi un centre de secours à Eliana, près de Valence. Il a exhorté les habitants à rester chez eux.

« Ce qui compte au moment où je vous parle, c’est de préserver autant de vies que possible », a-t-il déclaré. Des voix s’élèvent dans les rangs de l’opposition espagnole pour dénoncer la lenteur du gouvernement central face à l’imminence de la catastrophe. Le ministère de l’Intérieur a répondu que l’organisation des secours et la gestion des risques relevaient de la responsabilité des autorités régionales.

Dans la commune rurale d’Utiel, à 85 km de Valence, le Magro a débordé, déversant jusqu’à trois mètres d’eau dans les maisons, dont la plupart n’ont qu’un seul étage. Le maire d’Utiel, Ricardo Gabaldon, a déclaré qu’au moins six personnes étaient mortes dans cette ville d’environ 12 000 habitants, pour la plupart des personnes âgées ou handicapées qui n’ont pas pu s’échapper. se mettre à l’abri. Les inondations ont également frappé durement les agriculteurs et les éleveurs, détruisant leurs récoltes et tuant leur bétail.

Javier Iranzo, 47 ans, et Ana Carmen Fernandez, 48 ans, habitants d’Utiel, ont déclaré à Reuters que leur élevage de porcs avait été décimé et que 50 de leurs animaux étaient noyés. Ils estiment les dégâts à plusieurs centaines de milliers d’euros et, malgré les promesses d’aide du gouvernement, s’inquiètent de savoir s’ils recevront une aide de l’État pour les aider à reconstruire leur ferme.