Ces actions en justice viennent en grande partie du camp de Donald Trump, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite face au démocrate Joe Biden en 2020 et laisse entendre qu’il persistera s’il est battu cette fois par la vice-présidente démocrate Kamala Harris.
Les tribunaux américains sont assiégés depuis des semaines par des appels largement infructueux concernant les règles électorales pour l’élection présidentielle du 5 novembre, augurant d’une contestation féroce si les résultats s’avèrent aussi serrés que prévu.
Ces actions en justice émanent principalement du camp du candidat républicain, l’ancien président Donald Trump, qui refuse toujours de reconnaître sa défaite face au démocrate Joe Biden en 2020 et laisse entendre qu’il persistera s’il est battu cette fois par la vice-présidente démocrate Kamala Harris.
201 dossiers dans 40 États
Elles concernent des questions aussi diverses que la recevabilité des bulletins de vote envoyés par correspondance, ceux des civils ou des militaires à l’étranger, les radiations tardives des listes électorales, ou encore la certification des résultats par les agents électoraux.
Le camp démocrate se bat lui aussi pas à pas. « À cinq jours du scrutin, il y a un nombre record de 201 dossiers électoraux en attente dans 40 Etats »a indiqué jeudi sur les réseaux sociaux Marc Elias, avocat spécialisé dans les contentieux électoraux pour le compte des démocrates. « Dont 25 en Géorgie, 19 en Pennsylvanie, 15 en Caroline du Nord, 14 dans le Wisconsin et 13 en Arizona »» a-t-il déclaré, citant cinq des sept États annoncés comme décisifs.
Les républicains perdent largement
Les Républicains ont remporté un succès cette semaine, la Cour suprême autorisant la radiation de quelque 1 600 électeurs des listes électorales en Virginie en raison de questions sur leur citoyenneté américaine. Mais ils sont largement amenés au tableau d’affichage de ces contestations préélectorales, notamment en raison du caractère tardif ou absurde de leurs recours.
Un juge de Pennsylvanie a sévèrement repoussé six élus républicains qui réclamaient l’invalidation des bulletins de vote par correspondance des militaires, rendus selon eux vulnérables aux ingérences étrangères par des réglementations en vigueur depuis plus de deux ans. Il leur reproche, entre autres, d’avoir intenté une action en justice seulement 36 jours avant le scrutin, alors que 25 000 de ces bulletins avaient déjà été distribués, sans démontrer en quoi ils seraient lésés.
En Géorgie, un juge a statué le 15 octobre que les responsables électoraux sont légalement tenus de certifier les résultats qui leur sont envoyés. Il a ainsi rejeté la demande d’un responsable républicain de lui accorder le pouvoir. « discrétionnaire » de bloquer cette certification en cas de suspicion d’erreur ou de fraude.
Les tribunaux de cet Etat, l’un de ceux où les démocrates ont gagné avec la plus petite marge en 2020, se sont également opposés à l’entrée en vigueur de nouvelles règles édictées en septembre par une commission électorale favorable à Donald Trump.
« À petite échelle »
« Il est incontestable que ces appels de dernière minute n’iront probablement pas très loin »explique à l’AFP Derek Muller, expert en droit électoral, professeur à l’université Notre Dame, dans l’Indiana. De plus, pour la plupart, ils couvrent à peine « 1 000 ou 2 000 électeurs ou bulletins de vote à la fois »soit « une très petite échelle pour affecter le résultat des élections »alors qu’en 2020 dans les Etats les plus contestés, l’écart dépassait les 10 000 voix.
“Mais si l’élection est extrêmement serrée, comme en 2000 en Floride où elle s’est décidée par 537 voix, alors tout compte”nuance Derek Muller. Dans ce scénario, ces batailles juridiques “pourrait préfigurer de futurs litiges” après le vote, ajoute-t-il.
Le camp républicain ne se fait aucune illusion sur les chances de succès de ces actions en justice ni sur leur réelle importance, mais elles s’inscrivent dans une stratégie délibérée, selon les experts. «Donald Trump utilise le contentieux pour fonder ses griefs afin de pouvoir se poser en victime lorsqu’il perd régulièrement. Il mentira sur les résultats”dit Marc Elias.
Ces remèdes « viser à préparer le terrain pour ensuite déclarer que l’élection a été volée »a également estimé David Becker, fondateur du Center for Election Innovation and Research, dans une discussion en ligne sur les risques de violence après les élections. Selon lui, ils serviront «sans doute pour attiser les passions et la colère des partisans du candidat malheureux».
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