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Des Haïtiens de Springfield, Ohio envisagent de se réfugier chez nous

FIELD DE PRINTEMPS | La communauté haïtienne de Springfield retient son souffle en attendant le résultat des élections de mardi prochain, mais certains pensent déjà à se réfugier chez nous s’ils le peuvent.

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« Si les choses tournent mal, je laisserai tout ce que j’ai. Je trouverais un autre endroit, peut-être à Montréal-Nord que je connais bien et où j’ai des amis», raconte en français Tania Louis, rencontrée dans l’un des deux restaurants haïtiens de Springfield, Ohio.

Comme tous les gens rencontrés là-bas La RevueM.moi Louis déplore que cette petite ville située à l’ouest de Columbus soit devenue célèbre grâce aux propos du candidat républicain Donald Trump lors d’un débat télévisé.

« À Springfield, ils mangent des chiens, les gens qui viennent mangent des chats. Ils mangent les animaux de compagnie des habitants », a déclaré en direct l’ex-président Donald Trump le 10 septembre, ciblant directement les immigrés haïtiens.

Dans la communauté, ce fut une onde de choc.

Peur quotidienne

Formulairemoi Louis, un résident permanent américain d’origine haïtienne qui vit à Springfield depuis cinq ans, les propos de Trump ont surtout attisé la haine dans cette ville où la vie était plutôt calme.

« Je ne me sens plus à l’aise ici. Nous avons peur, nous avons tous peur. On prie avant d’aller travailler», confie-t-elle, affirmant qu’elle n’a pas été visée par des attentats.

Comme elle, d’autres membres de la communauté ont peur, d’autant que des membres de groupes suprémacistes blancs, comme les Proud Boys ou encore le Ku Klux Klan, en sont venus à terroriser la communauté. Ces dernières semaines, plusieurs écoles et établissements gouvernementaux ont reçu des alertes à la bombe, alimentant encore davantage la peur.

« Il y a déjà beaucoup d’Haïtiens qui sont partis dans les villes environnantes, dans d’autres États ou même dans d’autres pays », raconte Yves Pierre, qui a ouvert en février une entreprise pour aider les Haïtiens à remplir les formulaires pour obtenir leur visa et qui est également traducteur à le palais de justice de Columbus.

Yves Pierre est arrivé à Springfield, dans l’Ohio, en 2019 et a ouvert un bureau en février 2024 où il aide les Haïtiens qui s’installent dans cette petite ville à remplir les documents d’immigration pour obtenir leur visa. 30 octobre 2024. PHOTO CLARA LOISEAU

Photo CLARA LOISEAU

Déportations

En octobre, l’ancien président américain a continué de s’en prendre aux immigrants haïtiens, affirmant vouloir les expulser dès son arrivée à la Maison Blanche.

« Il va perdre beaucoup, car nous, les Haïtiens, travaillons beaucoup », explique Westerlie Pierre Fils, qui vit en Floride, mais qui était de passage à Springfield avec son entreprise Pate Pam, qui fabrique des pâtés haïtiens à la main.

«S’il veut nous expulser, nous irons ailleurs et si le Canada veut de nous et nous offre la chance de travailler légalement, alors nous irons vivre là-bas», affirme la jeune femme de 27 ans.

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