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de nombreux Libanais se disent « traumatisés », « effrayés », « psychologiquement détruits »

Son regard clair se voile lorsqu’elle raconte son parcours. Il y a trois semaines, Fatmé, 35 ans, a fui avec ses trois enfants Tefahta, son village au sud du Liban. Depuis, ils vivent avec quatre autres familles dans la salle de classe d’une école de Beyrouth. « Tout ce que nous avons vécu nous a traumatisés, notamment le bruit, confie-t-elle. Dès que ma fille entend une porte claquer, elle met ses mains sur ses oreilles. Quand elle veut aller aux toilettes, je dois l’accompagner.

“Je suis psychologiquement détruit parce que je suis incapable de répondre aux questions de mes enfants, adds Fatmé. Quand ils me demandent : « Maman, pourquoi y a-t-il la guerre ? ? Pourquoi bombardons-nous la maison ? ?’ Que veux-tu répondre à cela ? ?”

Soutenue par l’Unicef, l’ONG Embrace organise sur place des groupes de discussion, avec des bénévoles dont Lara Jaloul, pédopsychologue. « Les enfants qui n’arrivent pas à dormir, les parents qui sont irritables, en colère, effrayés. C’est très douloureux de voir ça, dit-elle. Nous leur avons parlé de notre ligne d’assistance téléphonique pour les idées suicidaires, qui est ouverte en permanence. Nous espérons que les gens nous appelleront à l’aide..

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Lara Jaloul, pédopsychologue de l’ONG Embrace, à Beyrouth (Liban). octobre 2024 (SEBASTIEN SABIRON / RADIO FRANCE)

Dans les locaux de la « bouée de sauvetage », on compte plus de 300 appels par semaine, un chiffre en augmentation depuis le début de la guerre ouverte avec Israël. « Tout le monde est sous le choc, ils sont très anxieux, raconte Mira Dali Balta, psychologue clinicienne. Leur voix tremble beaucoup, on entend beaucoup de désespoir et d’impuissance dans leur voix.

« On voit très clairement des symptômes de troubles anxieux, de dépression. Et d’ailleurs, certains souffrent déjà du syndrome de stress post-traumatique.

Mira Dali Balta, psychologue clinicienne

sur franceinfo

Les appelants sont parfois très jeunes, parfois très âgés, mais ils partagent souvent les mêmes symptômes. Différentes histoires, différentes guerres, différentes époques, mais des blessures psychologiques qui traversent les générations.

Témoignages de victimes collatérales libanaises de la guerre : reportage de Sébastien Sabiron et Gilles Gallinaro

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