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La justice italienne invalide la détention des premiers migrants transférés en Albanie

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Des « magistrats politisés », tonne Fratelli d’Italia

La décision des juges de la section des affaires migratoires du tribunal de Rome constitue donc un cinglant revers pour l’exécutif italien qui a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’un de ses principaux chevaux de bataille politiques.

Furieux, son parti Fratelli d’Italia a jugé “absurde” sur X, fustigeant des “magistrats politisés”. « Il est impossible de rapatrier ceux qui entrent illégalement, il est interdit de rapatrier les clandestins. Ils voudraient abolir les frontières de l’Italie, nous ne le permettrons pas », a ajouté la FDI. La Ligue, le parti anti-immigration du vice-chef du gouvernement Matteo Salvini, a critiqué une décision « inacceptable et grave » et s’en est pris aux magistrats « pro-immigration », les invitant à « se présenter aux élections ».

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L’accord de cinq ans entre Rome et Tirana couvre les hommes adultes interceptés par la marine italienne ou les garde-côtes italiens dans leur zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales. La procédure prévoit un premier contrôle sur un navire militaire, avant un transfert vers un centre du nord de l’Albanie, au port de Shengjin, pour identification, puis vers un deuxième centre, sur une ancienne base militaire de Gjader.

Pour la Cour de Justice européenne, un pays est sûr ou non

Les seize premiers migrants sont arrivés en Albanie mercredi, mais quatre d’entre eux ont été immédiatement renvoyés en Italie, deux prétendant être mineurs et deux autres nécessitant des soins médicaux. Le tribunal italien ayant invalidé la détention des 12 autres demandeurs d’asile, originaires du Bangladesh et de l’Egypte, a invoqué un récent arrêt de la Cour européenne de justice sur les pays d’origine considérés comme « sûrs » par les pays d’accueil.

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Rome a récemment élargi à 22 la liste des pays d’origine « sûrs », définis comme des États où il n’y a pas de persécution, de torture ou de menace de violence aveugle. Mais cette liste comprend des pays où certaines régions ne sont pas considérées comme « sûres ». Cependant, la Cour de justice européenne considère que les États membres de l’UE ne peuvent désigner comme sûrs que des pays entiers, et non des parties de pays. Les 12 migrants doivent donc être transférés vers l’Italie, mais le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi a annoncé vendredi que le gouvernement ferait appel.

“Il faut demander pardon”, soutient la gauche

L’opposition de gauche en Italie, fermement opposée à l’externalisation de la politique migratoire, a salué la décision des juges romains. “Nous l’avons dit, non pas parce que nous avons la boule de cristal mais parce que nous lisons les lois”, a réagi Elly Schlein, la patronne du principal parti d’opposition, le Parti démocrate (PD, centre-GAUCHE).

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« Maintenant, j’en appelle au gouvernement et à Giorgia Meloni : arrêtez-vous et revenez sur vos pas. Il faut tout démonter et demander pardon aux Italiens », a-t-elle déclaré. “Le spectacle médiatique organisé par le gouvernement Meloni entre en conflit avec le droit national et international”, s’est également félicitée sur X l’ONG Sea-Watch Italie, qui sauve les migrants en Méditerranée.

 
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